Maria Ressa est devenue une icône de la presse libre aux Philippines. L’ex correspondante de CNN a multiplié les initiatives pour défendre la liberté d’informer dans l’archipel dirigé par le président populiste Rodrigo Duterte. Elle est désormais poursuivie par la justice et a brièvement été arrêtée à Manille. Nous reproduisons ici le communiqué de Reporters sans Frontières qui condamne avec la plus grande fermeté cette nouvelle atteinte aux droits de l’homme dans ce pays d’Asie du sud-est.
Nous reproduisons ici le communiqué de RSF.
Reporters sans frontières (RSF) condamne l’arrestation de Maria Ressa, rédactrice en chef du site d’informations indépendant Rappler, basé à Manille, et adresse au secrétaire des Nations Unies ses vives protestations devant la persécution répétée de cette journaliste et de son site web par le gouvernement philippin.
Choisie parmi les personnalités de l’année par le magazine Time en 2018, Ressa a été brièvement détenue le 13 février par des agents du Bureau national d’investigation armé d’un mandat d’arrêt délivré sur la base d’une diffamation en ligne.
Le 6 février, le ministère de la Justice des Philippines a engagé des poursuites contre Maria Ressa et Rappler au sujet d’un article publié en 2012 sur des liens présumés entre un homme d’affaires philippin et le président de la cour suprême du pays.
Ces accusations peuvent entraîner une peine d’emprisonnement de 12 ans. Elles ont ont été portées en vertu d’une loi sur la cybercriminalité qui n’avait pas encore pris effet lorsque l’article a été publié.
« Maria Ressa n’a pas sa place en prison et la persécution judiciaire à laquelle elle est soumise devient de plus en plus inacceptable », estime le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.
« Déterrer une vieille affaire classée en février 2018 est absolument absurde et confirme que ce n’est pas une justice, mais une tentative de bâillonner un média et un rédacteur en chef reconnus internationalement pour leur professionnalisme et leur indépendance. »
Il s’agit de la sixième accusation portée contre Ressa en plus d’un an de harcèlement judiciaire systématique.
En novembre dernier, quatre accusations d’évasion fiscale et de non-déclaration de revenus ont été retenues contre Rappler et Ressa.
Une cinquième accusation, totalement fausse, a été portée en décembre.
Maria Ressa a reçu le Prix 2018 de la liberté de la presse décerné par le comité pour la protection des journalistes.
Elle est devenue un symbole de la lutte des médias philippins contre l’intimidation menée par le président Rodrigo Duterte.
Les Philippines se classent au 133ème rang sur 180 pays dans le classement mondial 2018 de la liberté de la presse établi par RSF.
Réagissez, commentez, corrigez sur redaction@gavroche-thailande.com
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.