Le sommet de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est a donné lieu mercredi à Jakarta à un avertissement : une nouvelle guerre froide peut-elle, demain, diviser la région comme dans les années 60/70, à l’époque de la guerre du Vietnam ?
Le premier ministre chinois a appelé à s’opposer à toute confrontation entre blocs à un sommet Asean+3 réunissant le Premier ministre japonais Fumio Kishida, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol et les dirigeants de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est.
« Des désaccords et des disputes peuvent surgir entre les pays à cause de malentendus, d’intérêts divergents ou d’interférences externes, a déclaré Li Qiang. Pour maintenir ces différends sous contrôle, ce qui est essentiel à présent est de ne pas choisir un camp, de s’opposer à la confrontation entre blocs, et d’empêcher une nouvelle Guerre froide », a-t-il poursuivi.
Le groupe régional tient à Jakarta plusieurs sommets successifs mercredi avec la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis et le Canada, offrant ainsi l’occasion aux grandes puissances de courtiser ou de faire pression sur le bloc de 10 pays.
Refus de toute coopération
La vice-présidente américaine Kamala Harris remplace le président Joe Biden à cette occasion, et le Premier ministre chinois Li Qiang le président Xi Jinping. Le président sud-coréen a demandé à ses partenaires de refuser toute coopération potentielle avec la Corée du Nord, qui mène des négociations sur des ventes d’armes avec la Russie, selon Washington.
Après les réunions de mercredi, plus régionales, le sommet de l’Asie de l’Est jeudi devrait couvrir des enjeux géopolitiques majeurs avec 18 pays présents. L’ambassade de Russie à Jakarta a confirmé la présence du vétéran de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, qui représentera Moscou, en publiant une photo de son arrivée à l’aéroport.
Russie contre Etats-Unis
L’Indonésie, pays hôte, a déclaré mardi lors d’un sommet des dirigeants de l’Asean que les pays du groupe ne devaient pas servir d’intermédiaire aux grandes puissances, alors que Washington et Pékin continuent de s’opposer sur les questions de Taïwan, de la mer de Chine méridionale et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La table ronde, incluant Sergueï Lavrov et Kamala Harris, devrait être la première rencontre de haut niveau entre les Etats-Unis et la Russie depuis la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Asean à Jakarta en juillet.
Les réunions de mercredi devraient s’achever par une série de déclarations communes sur un renforcement de la collaboration dans les domaines diplomatique, économique et alimentaire plus étroite entre les grandes puissances et l’Asean, a indiqué à l’AFP un diplomate présent aux réunions.
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