Les archives de notre mensuel nous offrent quantité de reportages, tant Gavroche s’est depuis près de 30 ans promené partout en Thaïlande. Cette fois : Le Bouddha sur la Montagne à Khao Chee Chan. Nous reproduisons ici des extraits.
Il suffit de faire quelques kilomètres en dehors de la ville de Pattaya pour retrouver la Thaïlande authentique, sa culture religieuse et ses traditions spirituelles.
Non loin du Temple Wat Yan Sangwararam, une surprise attend les visiteurs : une vue panoramique s’offre au regard depuis le magnifique petit sanctuaire, situé en haut d’une colline accessible par une route en lacets ou par un impressionnant escalier de 288 marches. Cet oratoire est supposé abriter une empreinte du pied du Bouddha.
De ce belvédère, vous pouvez admirer, à deux kilomètres au sud, la gigantesque image du Bouddha sur la paroi d’une montagne escarpée, du nom de Khao Chee Chan (le Mont de la nonne Chan) qui servit de carrière d’extraction de pierres pendant la guerre du Vietnam pour la construction de l’aéroport d’U-Tapao et des routes locales. Il est très facile de s’y rendre depuis le Wat Yan Sangwararam en suivant les panneaux indicateurs.
Les étrangers disent « La colline du Bouddha » pour simplifier, mais ce portrait de l’Éveillé a été baptisé « Phra-Phuttha-Maha-Vachira-Uttam-Opas-Satsada » (Bouddha, le maître qui illumine et brille comme le diamant), par le roi défunt Bhumibol lui-même. Sa Majesté avait initié le projet courant 1976 en prévision du cinquantième anniversaire de son accession au trône (jubilé d’or), célébré en 1996.
L’image mesure 109 mètres de haut sur 70 de large. C’est l’une des plus grandes effigies du Bouddha au monde. Elle a d’abord été gravée en deux jours par la projection d’un rayon laser mais il fallut ensuite des mois pour incruster les contours à la feuille d’or Coût de l’opération : environ 150 millions de bahts !
Des ouvriers spécialisés (une trentaine) ont dû être formés à la varappe pour réaliser cette œuvre unique en son genre. Conçue par le Département des Beaux-arts (dans un mélange des styles Sukhothai et Lanna), elle représente le Bouddha en méditation, installé sur un lotus géant, la main gauche en son giron, paume vers le haut, et la dextre reposant sur le genou, les doigts pointant vers la terre, dans la situation dite de « Mara-Vijay » (prononcé Man-Vitchaï) ou « Victoire sur Mara » le tentateur. Selon la légende, ce dernier essaya en vain de détourner le “presque” Bouddha de son cheminement intérieur qui le conduisait à la libération spirituelle.
Au pied de cette vénérable falaise, un parc a été aménagé, avec des plans d’eau, des pavillons ouverts pouvant abriter les pèlerins, des temples miniatures et des jardins ornementaux.
Raymond Vergé
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.