Retour en arrière dans nos archives avec cet article de Caroline Daoulas publié dans notre magazine.
Bien avant que le tourisme ne devienne le secteur économique dominant de Phuket, l’ile connut un développement sans précédent grâce à une activité moins attrayante mais tout aussi lucrative : l’extraction d’étain.
Découvert il y plusieurs millénaires, l’étain présent sur l’ile servait principalement à la
fabrication d’objets en bronze (mélange de cuivre et d’étain).
Avec la révolution industrielle du début du XVIIIe siècle, la demande d’étain explosa. Phuket, dont l’activité commerciale était limitée jusque là à l’agriculture et aux échanges régionaux sporadiques, vit émerger un nouveau secteur d’activité qui donna sa notoriété à la Perle de l’Andaman : l’exploitation minière.
L’impact économique ainsi que culturel fut très important.
De nombreux travailleurs chinois, venant principalement de la province d’Hokkien, émigrèrent alors avec leur famille pour effectuer le travail pénible dans les mines. Avec le temps, une fusion se fit avec la culture locale, enrichissant ainsi les coutumes, l’architecture et les festivals religieux de l’ile. Aujourd’hui, il est estimé que la communauté phuketoise de descendance chinoise représente un tiers de la population de l’ile.
L’exploitation d’étain a également laissé ses traces sur le paysage. Phuket est parsemée de lacs et bassins qui sont le résultat de l’exploitation minière de surface. Gouvernement et promoteurs immobiliers les ont parfaitement intégrés au paysage en les remplissant de poissons et en les entourant de pelouses et de jardins tropicaux, donnant ainsi aux villas ou hôtels un charme supplémentaire.
Pour ceux qu’intéresserait l’aspect historique du développement de ile, une visite au Musée de l’exploitation minière d’étain (Tin Mining Museum) est très instructive.
Situé à Kathu, près du club de golf Loch Palm, le musée, à l’architecture sino-portugaise, fait découvrir aux visiteurs les multiples aspects de cette industrie : histoire, géologie, ingénierie des mines…
On peut y découvrir les spécificités des différentes roches existantes ; des dioramas viennent illustrer l’évolution des techniques d’extraction et de traitement de l’étain ; l’aspect culturel et la manière de vivre des émigrants chinois de l’époque sont également abordés grâce à une exposition regroupant opéras, marionnettes, boutiques, autels chinois.
La dernière mine de Phuket ayant fermé en 1992, le musée est un témoin important de la première vague de prospérité que connut la Perle d’Andaman.
Caroline DAOULAS
Comment s’y rendre : prendre la direction de la British International School. Tourner à gauche après l’école, vers l’ouest, presque en face du Boat Lagoon et, 2km après l’école, sur la route du Loch Palm Golf Club de Kathu, vous verrez l’entrée du musée.
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