Bangkok n’est plus une capitale asiatique oubliée par les universitaires, les écrivains, les artistes et les intellectuels de renom. Au contraire. la capitale thaïlandaise attire la curiosité et les conférences de qualité se multiplient, offrant aux expatriés une occasion unique de parfaire leur culture sur l’Asie du Sud-Est. La conférence “Illusion, attachement, renoncement, illumination. Quelques notions-clés du bouddhisme” organisée par l’alliance française est la preuve de cette tendance que Gavroche approuve et salue.
N’oubliez jamais, après ce genre d’initiatives, de prendre un moment pour parler et échanger avec les orateurs. Les conférences sont aussi faites pour étoffer votre réseau, clef d’une connaissance accrue.
L’Alliance Française de Bangkok organisera le mardi 7 novembre à 19h00, dans sa médiathèque, une conférence en français sur le bouddhisme, avec Gregory Kourilsky de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO)
Apparu en Inde autour du Ve siècle avant notre ère, l’Enseignement du Bouddha (Buddha-sâsana en langue pâlie) s’est propagé rapidement sur la plus grande partie du continent asiatique, jusqu’à devenir, en certaines contrées, majoritaire.
Cette conférence se propose d’aborder de façon didactique les principaux fondements de la doctrine bouddhique, en particulier les notions de moha (« illusion »), upâdâna (« attachement »), nekkhamma (« renoncement ») et nibbâna (« illumination »).
Il s’agira, parallèlement, de discuter certaines idées reçues qui circulent à propos de cette religion qui, en dépit d’une image positive dont elle bénéficie, reste encore mal connue dans le monde occidental.
À propos de Gregory Kourilsky
À l’issue d’un premier cursus d’études supérieures dans le domaine de l’audiovisuel, Gregory Kourilsky est affecté au Laos en 1996 dans le cadre du Service national à la Coopération. De retour en France (1998), il reprend des études en langues orientales à l’Inalco (lao, khmer, siamois) puis en sciences religieuses à l’EPHE, tout en continuant de mener des activités professionnelles dans son domaine de formation initiale. Sa collaboration avec l’EFEO commence en 2006 en tant que consultant auprès du service des éditions puis, l’année suivante, responsable de la diffusion. L’octroi par l’EFEO d’une bourse doctorale lui permet de travailler deux années durant aux centres de Vientiane et de Bangkok. Il est par la suite recruté par l’Inalco, en tant que chargé de cours, pour enseigner l’Histoire de la Thaïlande et du Laos, puis comme responsable de la section d’études laotiennes. En 2013, il part à l’Université de Bristol (Royaume-Uni), où il est accueilli en tant que « research fellow » dans le cadre du programme Marie Curie de l’Union Européenne. En 2015, il passe sa thèse de doctorat, sous la direction d’Olivier de Bernon, qui porte sur « la place des ascendants familiaux dans le bouddhisme des Lao ». Il devient ensuite chercheur associé à l’EFEO, travaillant sur des projets soutenus par la Robert H. N. Ho Family Foundation Program in Buddhist Studies (Hong Kong), le Lumbini International Research Institute (Népal), l’Institut Reiyukai (Japon) et l’Université PSL. Il est finalement recruté comme maître de conférences à l’EFEO en janvier 2020.
Ses recherches portent sur les sociétés bouddhiques de l’Asie du Sud-Est péninsulaire, en particulier sur les populations taï, réparties entre la Thaïlande, le Laos et certaines régions de la Birmanie et de la Chine méridionale. Il s’intéresse en particulier à la façon dont les écrits et les conceptions bouddhiques ont été adoptés – et adaptés – à des structures sociales et des modes d’organisation traditionnels, et comment ils ont contribué à l’émergence, au développement et au fonctionnement de royaumes ou d’État centralisés.
Les méthodes sur lesquelles il s’appuie sont celles de l’anthropologie historique, qui consiste à analyser les phénomènes sociaux sur la longue durée, et à examiner les sociétés dans leur temporalité à la lumière des grilles d’analyse des sciences sociales. Elles visent également à mettre en perspective les faits contemporains avec les données dont on dispose pour les périodes plus anciennes. Son travail se fonde principalement sur l’examen de sources primaires (manuscrits, inscriptions, documents d’archive), le cas échéant confrontées à l’observation directe du fonctionnement des communautés concernées.
Ses publications explorent un large éventail de sujets, tels que la piété filiale et le culte des ancêtres, la littérature religieuse pâlie et vernaculaire, les formes locales de méditation, les calendriers et les traditions hémérologiques, ou encore l’informatisation de l’écriture « tham », employée pour consigner les textes sacrés. Il travaille actuellement sur la genèse et l’évolution du « droit bouddhique » au Laos et dans le Nord de la Thaïlande.
Conférence : “Illusion, attachement, renoncement, illumination. Quelques notions-clés du bouddhisme”
Mar 7 Nov 2023 à 19h
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Alliance Française
Thanon Witthayu (soï avant l’ambassade du Japon)
MRT : Lumpini (+ 5 min à pied)
Localisation ici
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Assisté hier à la conférence de Mr Kourilsky. Lecture d’un power-point exposant la “légende dorée” du Bouddha. L’intitulé de la conférence ne laissait rien espérer d’autre. On n’aurait pu s’attendre, de la part d’un chercheur, à regard critique et scientifique sur les textes de la tradition à partir d’autres approches, exégétiques mais surtout historiques. Je m’interroge sur la possibilité même de telles approches. Le respect accordé socialement au bouddhisme n’interdit-il pas toute approche critique qui serait vue comme une offense faite à la religion, une sorte de blasphème et au delà une atteinte à l’ordre social ? La relation étroite que le bouddhisme entretient avec la royauté ne renforce t-il pas pas des formes de blocage à une approche scientifique ? C’est ce sentiment qui s’est emparé de mon esprit et je me suis dit qu’on était encore loin de Renan. Mon sentiment est-il fondé ?