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THAÏLANDE – DIPLOMATIE: Le réseau diplomatique Thaïlandais mobilisé pour le Proche Orient

Date de publication : 09/11/2023
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Thaïlande Qatar otages hamas

 

Une chronique de Philippe Bergues

 

La Thaïlande appartient au groupe des 120 États membres de l’ONU qui ont soutenu, fin octobre, une résolution appelant à un cessez-le-feu de toutes les parties dans l’actuel conflit Israël-Hamas. Bonne initiative ! Dans un contexte où, avec la France (et hormis Israël), elle est le pays qui a payé le plus lourd tribut des attentats terroristes du Hamas avec 34 victimes et 24 otages, encore non libérés.

 

Depuis ces monstruosités du 7 octobre, le Premier ministre Srettha Thavisin et son ministre des Affaires étrangères, Parnpree Bahidda-Nukara, ont mobilisé l’intégralité de leur réseau diplomatique (secrétaire permanent, ambassadeurs..) avec deux principaux objectifs pour leurs nationaux : obtenir dans les meilleurs délais la libération des otages et évacuer les milliers de travailleurs agricoles des kibboutz, sur la base du volontariat puisque certains, pour des raisons salariales, préfèrent toujours rester sur le sol israélien.

 

Ces priorités de la diplomatie thaïlandaise méritent d’être soulignées alors que le pays ne possède pas une grande influence dans ce Moyen-Orient à 6-7h de Bangkok. Si ce n’est des accords économiques et des incitations à faire venir dans l’ancien Siam des touristes de tous les pays de la région, qu’ils soient juifs, musulmans sunnites ou musulmans chiites. Car la Thaïlande parle à tous, d’Israël à l’Iran, en passant par l’Arabie Saoudite (dont les relations diplomatiques ont été rétablies par le général Prayut Chan-o-cha), l’Égypte, la Jordanie et les pays du Golfe, notamment les Émirats arabes unis et le Qatar.

 

Cette traditionnelle neutralité siamoise sert les négociations entre diplomates et intermédiaires pour espérer une libération rapide des otages thaïlandais. Puisque, telle est la représentation géopolitique, la Thaïlande n’a pas d’ennemis dans la région. Elle a fait savoir le 8 octobre par son vice-ministre des Affaires étrangères, Jakkapong Sangmanee, « que le royaume promouvait une solution qui permettrait à la Palestine et à Israël de coexister ». Et dans la même prise de parole, que « la Thaïlande condamnait le recours à la violence (sans préciser aucun groupe) et exhortait les deux parties à négocier une solution pacifique et durable ».

 

Une intense activité diplomatique qui peut payer

 

Suite à ses entretiens bilatéraux avec ses homologues qatari, égyptien et iranien la semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères, Parnpree, a déclaré « qu’il pensait que les otages thaïlandais soient le premier groupe à être libéré ». Le gouvernement égyptien a déjà accepté que ces otages puissent être sortis par le point frontière de Rafah, seul passage de la bande de Gaza vers un pays tiers qui n’est pas Israël.

 

Et les discussions diplomatiques ont aussi été menées à Kuala Lumpur en Malaisie voisine, qui accueille sur son sol des représentants palestiniens. Cependant, afin de maximiser les chances de libération des otages, la Thaïlande utilise un autre canal : celui du président de la Chambre basse, Wan Muhamad Nur Matha. Routier politique expérimenté et de confession musulmane. Car le président Wan est originaire de Yala dans le Sud thaïlandais, où règne depuis 2004 une insurrection de groupes de séparatistes musulmans des trois provinces de Yala, Pattani et Narathiwat à la frontière malaise.Wan Muhamad Nur Matha connaît des interlocuteurs iraniens proches du Hamas et il semble que la conjugaison des efforts diplomatiques et des réseaux personnels rendent optimistes les autorités thaïlandaises pour la libération prochaine de leurs 24 otages.

 

Dommage collatéral des actions terroristes du 7 octobre et confrontée à la guerre Israël-Hamas pour ramener ses otages à la maison, la Thaïlande a pris de plein fouet cette nouvelle donne proche-orientale. Sa politique étrangère, d’habitude plutôt centrée sur l’économie, a dû et doit faire face à de nouveaux enjeux géopolitiques et sécuritaires. Le Premier ministre Srettha, homme d’affaires novice en la matière, semble avoir donné l’impulsion à ses équipes diplomatiques pour mener à bien la mission libératrice que tout un pays attend.

 

Philippe Bergues

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Le souci pour ce gouvernement de “débutants” est que négocier avec des terroristes ne mène nulle part. Seul le mensonge et la terreur sont leur moteur. C’est donc une grave erreur de tenter de négocier la libération des 24 otages thaïlandais en dehors des autres otages (241 au total de 40 nationalités). Une plus grande erreur encore de demander un cesser-le-feu. C’est ce qu’attendent les barbares du Hamas pour s’enfuir, se reconstruire et rendre les pistes encore plus difficiles pour retrouver les otages. Le conflit n’est pas entre 2 acteurs, mais entre 3 : les terroristes du Hamas, l’armée régulière d’Israël qui essaie d’atteindre les points centraux des “sal….” et le peuple palestinien pris en otage par les premiers depuis plus de 30 ans (leurs opposants ont été éliminés). Ces proies servent de boucliers dans les écoles et les hôpitaux aux barbares qui se terrent à 20-30m sous le sol pour ne pas être atteins et faire croire que tsahal, armée d’Israël, veut anéantir le peuple palestinien. Ceux-ci ont pour ordre de rester dans les hôpitaux et ces espaces qui protègent les terroristes. Mais il est important que les pays du monde entier laissent la 2e phase de Tsahal se dérouler (au sol) pour aller dénicher les terroristes dans leurs sous-sols afin de les détruire et retrouver les otages. En conclusion sans libération totale de tous les otages, indistinctement du pays d’origine, pas de cesser le feu, cela ne sert que les méchants.

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