Xi Jinping arrivera à Hanoï ce mardi 12 décembre. Le président Chinois viendra en voisin dans ce pays qui, tout au long de son histoire, a démontré sa volonté forcenée d’indépendance. Ce n’est donc pas en puissance impériale, mais en partenaire que le Chef de l’État Chinois se rend au Vietnam. Une nuance qui a son importance.
En matière économique, la coopération étroite entre ces deux pays qui partagent une frontière est plus que naturelle. Le Vietnam est l’une des portes méridionales de la Chine. Sa capacité industrielle, jusque-là surtout utilisée par les entreprises occidentales, sud-coréennes, taïwanaises et japonaises, peut aussi être un redoutable atout dans la compétition mondiale pour un régime chinois avant tout désireux de consolider son leadership incontesté dans la région. Tandis que les Vietnamiens, pour leur part, espèrent bien profiter, notamment sur le plan des infrastructures, des énormes investissements technologiques effectués par Pékin.
La politique, c’est une évidence, est aussi de nature à rapprocher les deux régimes communistes contraints, l’un comme l’autre, de faire le grand écart entre le capitalisme sauvage à l’œuvre dans leurs pays respectifs, et la tutelle inflexible du parti. Pékin et Hanoï partagent, à des échelles différentes, le même défi : parvenir à encadrer des sociétés gagnées par le consumérisme et de plus en plus éduquées.
Impossible en revanche d’imaginer un rapprochement sino-vietnamien solide et confiant tant que la mer de Chine demeurera un abcès de fixation stratégique. Là, les deux pays sont en compétition ouverte. Résultat : les États-Unis, qui l’ont bien compris, avancent leurs pions dans ces étendues maritimes disputées, pour l’heure le plus souvent afin d’épauler leur allié philippin.
La question chinoise est décisive pour l’avenir du Vietnam. Une Chine surpuissante serait, pour ce pays qui a payé un si lourd tribut à son indépendance, une menace existentielle. Une Chine en difficulté, en revanche, serait un très mauvais signe pour le Parti communiste vietnamien. La seule option est donc l’équilibrisme. Avec cette incertitude : même les plus doués des funambules peuvent, un jour, finir par perdre l’équilibre indispensable à leur réussite.
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Non. il n’y a aucune incertitude. La réponse est comprise dans la question. Toute la puissance de la Chine provient de l’accouplement contre nature du Parti avec le capitalisme sauvage. L’hégémonie chinoise est fait accompli dont les États-Unis doivent s’accommoder, comme ils s’accommodent du Mexique, par exemple.
Le Vietnam est traditionnellement le vassal de la Chine, la seule exception fut en 1885 lorsque la France affranchit le Vietnam de sa sujétion envers la Chine. Après que la guerre d’Indochine, “qui aurait être évitée”, eut été remportée. notamment grâce à l’artillerie anti-aérienne communiste chinoise, les choses sont revenues dans l’ordre.