Ce fut une belle soirée. Un moment d’histoire partagé avec un journaliste dont le nom est indissociable du demi-siècle écoulé en Asie du Sud-Est. Gavroche était présent, mercredi 6 décembre, lors de la soirée de présentation de «Ma part de rêve», le livre de mémoires de Jean-Claude Pomonti, publié aux Éditions Les Indes Savantes. Mémoires ? Pardon. L’ancien journaliste du Monde n’aime pas ce terme. Il l’a redit dans le bistrot de Soi Thonglor 13 où l’association Bangkok Accueil et la librairie Carnets d’Asie avaient eu la bonne idée de convier un groupe de lecteurs et d’amis. Parlons donc d’un livre de souvenirs et, surtout, d’un ouvrage destiné à transmettre les deux passions de Jean-Claude Pomonti : celles qu’il éprouve pour le Vietnam, et celle qu’il garde en lui pour le journalisme.
«Ma part de rêve» aurait pu être, comme les souvenirs le sont parfois, truffé de règlements de comptes ou de retours explicatifs sur des événements passés qui ont transformé le monde. L’ancien correspondant du quotidien du soir en Asie du Sud-Est a choisi un autre terrain: celui de l’histoire racontée au présent.
Sous sa plume, le Vietnam des années 60 et 70 revit. Les personnages sont devant nous. L’émancipation du pays nous captive. L’on suit aussi Jean-Claude Pomonti en Indonésie, au Cambodge, et en Afrique où il fut basé. L’on apprend à connaître celui qui fut son premier maître: Robert Guillain. L’on apprend, aussi, comment ce fils d’un magistrat corse et d’une mère américaine opta pour une vie au long cours, puis pour une vie en Asie. Peu de Thaïlande, même s’il y vécut de longues années. Pas ou presque de Birmanie. C’est le Vietnam qui occupe tout l’espace.
Jean-Claude Pomonti est économe de mots et d’émotions. Peut-être trop, au vu de nos attentes. Mais cette modestie s’enracine dans sa «part de rêve». Journaliste avant tout fasciné par l’épopée humaine que fut la lutte des vietnamiens pour leur indépendance, l’ex correspondant est toujours demeuré en retrait de ceux dont il a raconté les blessures, les victoires et les joies.
L’humilité et la sobriété sont les plus belles compagnes du talent. Cette soirée passée à l’écouter, à Bangkok, nous a encore permis de s’en rendre compte.
«Ma part de rêve» (Ed. Indes Savantes) est disponible à la librairie Carnets d’Asie de l’Alliance française.
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