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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, à Saint-Étienne, Casino et le Noël de la colère

Date de publication : 19/12/2023
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Casino Saint-Etienne

 

Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, nous livre sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner. Ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

En voici l’éditorial. L’intégralité de la newsletter disponible ici.

 

C’était en juin dernier. J’étais revenu d’une semaine passée à Saint-Étienne avec la conviction que cette ville porte peut-être en elle ce qui manque en partie à la France d’aujourd’hui : une volonté de faire face ensemble, une « résilience » éloignée des radars politiques parisiens.

 

Or voilà que depuis six mois, l’âme de cette ville industrielle et manufacturière est tourmentée par un feuilleton révélateur des maux hexagonaux. Je ne parle pas, ici, de l’affaire de mœurs et de règlements de comptes politiques qui entourent la mairie. Je parle de l’affaire « Casino », ce géant commercial stéphanois en train d’être vendu à la découpe parce que surendetté et mal géré. Casino, ou l’empire d’un prince de la finance, Jean-Charles Naouri, un temps considéré comme l’un des pontes du capitalisme « Made in France ». Résultat : près de sept milliards d’euros de dettes à éponger, et le bal impitoyable des repreneurs qui s’activent auprès de la dépouille du groupe.

 

Sur le tapis vert 

 

Depuis, les salariés de « Casino » ne décolèrent pas. Ils savent que l’ancrage local de ce géant de la grande distribution fondé en 1898 par Geoffroy Guichard (qui a donné son nom au stade de l’ASSE, l’équipe de foot emblématique de Saint-Étienne) est déjà en sursis. Ils redoutent la rationalisation qui ne manquera pas de sacrifier leurs postes de travail.

 

Cette France qui se bat a perdu la partie sur le tapis vert des milliards envolés et des rêves de grandeur de son patron. Triste feuilleton à la veille de Noël, fête familiale et commerciale. Il manque décidément un « livre noir » sur les errements coupables du capitalisme français.

 

Après avoir connu le K.O de Manufrance et de sa manufacture d’armes dans les années 80, Saint-Étienne ne méritait pas ça. La colère des Casinos est une colère française.

 

Bonne lecture, Joyeux Noël et allez les Verts !

(Pour débattre : richard.werly@ringier.ch)

 

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