Les résultats des élections législatives du 24 mars sont encore provisoires mais l’on peut déjà tirer plusieurs leçons politiques pour le Royaume qui vivait là son premier moment démocratique depuis le coup d’état militaire de mai 2014. Gavroche les passe en revue.
– Leçon 1: la jeunesse thaïlandaise a pesé lourd sur le scrutin
Le succès du nouveau parti «Anakot Mai» est incontestablement du au vote des jeunes électeurs désireux de rompre avec les anciennes formations, en particulier dans les zones urbaines et à Bangkok.
Ce parti se retrouve brutalement au centre de la vie politique et son leader Thanathorn Jungrungreangkit pourrait être l’arbitre de la future coalition à venir.
– Leçon 2: le pays reste coupé en deux, entre pro-militaires et pro Thaksin
Les scores assez proches des parti Palang Pracharath et Peu Thai démontre que ces deux forces politiques continuent de dominer dans le royaume.
Le Peu Thai proche de Thaksin n’est toutefois plus aussi impérial qu’auparavant.
Sa base serait-elle en train de s’éroder ?
– Leçon 3: les militaires obtiennent un bon score dans un scrutin taillé sur mesure
Il ne faut jamais l’oublier: tout a été fait, via le mode de scrutin, pour favoriser les partis proches des militaires et pour permettre au général Prayuth Chan Ocha de demeurer au pouvoir, ce qui parait aujourd’hui possible.
Le déroulement du vote a eu lieu dans de bonnes conditions, mais les règles de départ étaient biaisées en faveur du pouvoir sortant.
– Leçon 4: le parti démocrate est le grand perdant
La démission immédiate du leader du parti Démocrate Abhisit Vejajiva suffit à résumer la situation.
Cette formation, traditionnellement très bien implantée à Bangkok et dans le sud, s’est retrouvée prise en étau dans l’affrontement entre pro-militaires et pro-Thaksin.
L’irruption du parti Futur Forward a encore compliqué la donne. Un profond renouvellement est indispensable dans les rangs démocrates.
– Leçon 5: Place aux grandes manœuvres pour une coalition
La politique thaïlandaise reprend ses droits.
Les militaires vont tout faire pour attirer vers eux d’autres formations et se maintenir au pouvoir.
Au vu des résultats, cela parait possible.
Ce scrutin ne marque donc pas un virage ni un camouflet, mais une forme de continuation.
Les milieux économiques, soucieux de stabilité, devraient être satisfaits.
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