Le Vietnam va-t-il de nouveau être secoué par des scandales de corruption en 2024 ? Le pays a en effet été confronté en 2023 à son plus grand scandale bancaire, avec l’arrestation du promoteur immobilier Truong My Lan, accusé d’avoir détourné environ 304 000 milliards de dongs (environ 12,4 milliards de dollars).
Le détournement : Le 17 novembre, le ministère vietnamien de la sécurité publique a affirmé que Truong, présidente du groupe Van Thinh Phat, âgée de 79 ans, avait détourné des fonds de la Saigon Commercial Bank (SCB), dont elle était l’actionnaire majoritaire. Pendant plusieurs années, Truong aurait exploité plus de 1 000 filiales et sociétés écrans nationales et étrangères, obtenant plus de 43 milliards de dollars de prêts de la SCB, dont environ un tiers aurait été détourné par la création de “sociétés fantômes” par Truong, sa famille et ses associés.
Le scandale a mis en lumière les faiblesses du système bancaire, et des appels ont été lancés en faveur d’une meilleure formation professionnelle, d’une réglementation plus stricte et d’un renforcement des mécanismes d’inspection afin d’éviter de nouveaux abus.
Le Parti communiste vietnamien au pouvoir mène une campagne de lutte contre la corruption depuis 2016, qui s’est traduite par la destitution de hauts fonctionnaires. Dans le dernier scandale, le ministère a recommandé de poursuivre 85 personnes, dont des fonctionnaires et des associés de Van Thinh Phat Group et de SCB, tandis que le Comité central des affaires internes du Parti communiste a demandé des enquêtes sur 23 fonctionnaires de l’État, dont 12 de la Banque d’État du Vietnam.
Le secrétaire général du parti, Nguyen Phu Trong, a souligné qu’il était impératif que les autorités communistes accélèrent et renforcent les efforts de lutte contre la corruption, en déclarant : “Nous ne nous arrêterons pas là, mais nous continuerons sur le long terme.”
La campagne de lutte contre la corruption a été critiquée parce qu’elle est devenue un outil pour maintenir la légitimité du parti dans la politique vietnamienne.
Le scandale actuel serait la plus grande affaire de corruption de l’histoire de l’Asie du Sud-Est, dépassant le scandale 1MDB en Malaisie, qui a impliqué le vol de 4,4 milliards de dollars du fonds souverain du pays.
À la lumière de ces nouvelles, on peut s’attendre à d’autres scandales majeurs et à des arrestations, notamment celle de l’ancien chef du parti de Hô-Chi-Minh-Ville, Le Thanh Hai, qui est considéré par beaucoup dans le pays comme un symbole de la corruption.
Crainte généralisée
Certains craignent que le processus de lutte contre la corruption n’affecte la stabilité économique. Selon certains rapports, les responsables des gouvernements locaux et les fonctionnaires hésitent désormais à approuver les contrats d’investissement dans les infrastructures par crainte d’être accusés de corruption. Certains experts estiment que les enquêtes sur la corruption dans le secteur privé ont un impact significatif sur la confiance des entreprises au Vietnam, instillant une peur généralisée des enquêtes et de la surveillance du parti communiste.
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