C’est un livre que vous trouverez surement à la librairie Carnets d’Asie à Bangkok. Libération l’a lu pour vous. Extraits.
Impossible de laisser passer un livre avec un titre pareil qui donne envie de prendre le premier avion pour l’Asie et de descendre ou remonter le Mékong, on ne sait jamais dans quel sens vont les fleuves et pourtant c’est si simple, paraît-il. Mais le voyage est imaginaire ou fantasmé ou issu de multiples souvenirs dans ce nouveau livre de Jean-Luc Coatalem puisqu’il se déroule dans une unité de lieu et une unité de temps : une nuit au musée Guimet à Paris.
Le principe de cette collection désormais célèbre est simple : un auteur ou une autrice se laisse enfermer une nuit entière dans le musée de son choix. Le premier à s’être prêté à l’exercice, Kamel Daoud, avait choisi le musée Picasso. Quatorze autres ont suivi depuis lors, de Léonor de Récondo au musée du Greco à Lola Lafon au musée Anne Frank en passant par Jakuta Alikavazovic au Louvre.
Sollicité à son tour, Jean-Luc Coatalem a d’abord hésité. «Dans un premier temps, sans regarder ni à la dépense, ni à la distance, le musée Gauguin à Tahiti, sur le site de Papeari, point kilométrique 51, m’avait paru une évidence, façon de revenir par la même occasion sur les traces de mon enfance polynésienne, la terre des débuts, mon fenua – j’y ai vécu jusqu’à l’âge de 8 ans, écrit-il. Mais, même si le peintre exilé m’était un compagnon de longue date, que j’aurais aimé écrire encore sur lui, j’en avais vite abandonné l’idée, ayant appris par la presse locale consultée sur Internet que l’établissement avait été vidé de ses tableaux et objets d’art, raclé comme coquille de bénitier, débarrassé.»
Alors ce sera Guimet, au cœur de Paris. Guimet dédié aux arts asiatiques, bouddhas en grès, dragons ailés et armures de samouraïs, parfait pour cet auteur qui, avec Mes pas vont ailleurs (Stock, 2017), partit un jour sur les traces de Victor Segalen, l’écrivain voyageur qui, en 1909, traversa la Chine en jonque, en train et à cheval, avant de résider à Hanoï puis de mourir à 41 ans dans la forêt profonde de Huelgoat.
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.