Jeudi 18 janvier, la Cour d’appel de Chiang Rai a augmenté à 50 ans la peine de prison à l’encontre du militant Mongkol « Bas » Thirakhot, pour crime de lèse-majesté répété. Cela constitue la peine la plus élevée de l’histoire au nom de l’article 112 du code pénal, rapporte l’association Thai Lawyers for Human Rights (TLHR).
Initialement, le tribunal avait condamné ce militant, âgé de 30 ans, à 28 années de prison pour 14 publications sur les réseaux sociaux, considérées comme diffamatoires pour la famille royale. Dans la décision rendue aujourd’hui par la Cour d’appel, 11 publications supplémentaires sur les réseaux sociaux ont été interprétées comme de la diffamation royale, entraînant une peine de 33 ans de prison. Cependant, cette durée a été réduite à 22 ans, grâce à ce que le tribunal a appelé de la « coopération ».
Les peines cumulées totalisent désormais 50 ans de prison, dépassant le record précédent de 43 ans et 6 mois, infligé à l’activiste Anchon pour des messages audios sur les réseaux sociaux.
Cette condamnation record intervient au lendemain de celle d’une importante figure pro-démocratie, l’avocat Arnon Nampa, à quatre années de prison supplémentaires pour trois publications sur Facebook. Des associations de défense des droits humains et des groupes civiques s’inquiètent du détournement ou de l’instrumentalisation de l’article 112 du code pénal pour réprimer toute voix dissidente dans le royaume. Depuis les manifestations pro-démocratie de 2020 et 2021, réclamant une réforme de la monarchie, 300 personnes, dont des mineurs, ont été accusées d’avoir enfreint la loi de lèse-majesté. Cet article 112, que le Move Forward Party, voulait réformer et faire débattre au sein du Parlement, a été la principale raison du non-accès de Pita Limjaroenrat, son leader, pourtant vainqueur des élections, au poste de Premier ministre.
Philippe Bergues
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.