Des dirigeants étrangers ont félicité Prabowo Subianto pour sa large avance dans les résultats préliminaires de l’élection présidentielle indonésienne, tandis que des défenseurs des droits de l’homme ont exprimé leurs inquiétudes quant à son passé et ses positions.

L’ancien général, âgé de 72 ans, n’a jamais exercé de fonctions électives. Il sera à la tête d’une nation insulaire massive et diversifiée, dont l’économie a connu un essor grâce à la forte demande mondiale pour ses ressources naturelles, mais il devra faire face à la détresse économique mondiale et aux tensions régionales en Asie, où les conflits territoriaux et la rivalité entre les États-Unis et la Chine sont omniprésents.

Le résultat de l’élection a couronné un long retour en force de M. Subianto, qui avait été exclu de l’armée indonésienne à la suite d’allégations selon lesquelles ses hommes auraient torturé des dissidents, et qui avait été interdit de voyager aux États-Unis et en Australie pendant des années.

Il a déclaré sa victoire mercredi soir 14 février, après que les décomptes officieux des instituts de sondage ont montré qu’il prenait une avance écrasante sur deux autres candidats dans la course à la direction de la troisième plus grande démocratie du monde.

Si un décompte officiel effectué au cours des prochaines semaines confirme sa victoire, il prendra ses fonctions en novembre.

Il s’est engagé à poursuivre les efforts de modernisation de Widodo, qui ont stimulé la croissance économique de l’Indonésie en construisant des infrastructures et en exploitant les abondantes ressources du pays. Prabowo Subianto réaffirmé à ce que le nickel, un produit d’exportation indonésien majeur et un composant clé des batteries des voitures électriques, soit transformé dans des usines locales.

Il a également promis de faire avancer le projet le plus ambitieux et le plus controversé de Widodo, à savoir la construction d’une nouvelle capitale sur l’île frontalière de Bornéo, à environ 2 000 kilomètres de Jakarta, l’actuelle capitale congestionnée.

Un rival de longue date de Widodo

Subianto est un rival de longue date de Widodo, qui s’est présenté deux fois contre lui à la présidence et a refusé d’accepter sa défaite en 2019. Mais après sa réélection, Widodo a demandé à Subianto d’occuper le poste de chef de la défense. Il a accepté l’offre, qui a servi de tremplin à son retour fracassant. Subianto a choisi le fils de Widodo comme colistier et a obtenu le soutien tacite du dirigeant sortant.

Le parcours et la personnalité de M. Subianto contrastent fortement avec ceux de son prédécesseur, qui jouit d’une immense popularité. Il est connu pour son tempérament, son malaise face aux critiques et ses discours enflammés. Widodo, qui est d’une grande douceur, a rarement montré sa colère en public.

Subianto est issu de l’une des familles les plus riches du pays et son père était un homme politique influent qui a été ministre à la fois sous Suharto et sous le premier président du pays, Sukarno. Widodo a accédé à la présidence à partir d’un milieu commun et, en tant que président, il s’est souvent mêlé aux foules de la classe ouvrière et aux journalistes.

On ne sait pas encore comment Subianto réagira à la dissidence politique, aux manifestations de rue et au journalisme critique.

Mais pour l’instant, il semble bénéficier d’un large soutien. Les résultats officieux montrent qu’il a obtenu plus de 55 % des voix dans une course à trois, ce qui est suffisant pour l’emporter sans second tour.

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