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Il devait y aller. Puis il a renoncé. Étonnante volte-face que celle d’Emmanuel Macron, d’abord attendu à la conférence annuelle sur la sécurité de Munich, avant de renoncer à s’y rendre, puisqu’il avait reçu la veille Volodymyr Zelensky à l’Élysée. J’avoue que je n’ai pas compris la raison de ce changement. Étonnante aussi, la quasi absence de représentants français de haut niveau dans les panels de la « Verkunde », cette réunion annuelle du gotha de la défense mondiale dans les salons de l’hôtel Bayerische Hof. Je sais que 78 canons Caesar, produits par les usines Nexter, viendront cette année renforcer l’artillerie de l’armée ukrainienne, ce secteur décisif pour percer les lignes russes, dont la France a pris le « lead » du côté des alliés occidentaux de Kiev. Mais au-delà, que faire face à la Russie de Vladimir Poutine ? La question reste entière.
Emmanuel Macron n’a pas changé de logiciel. Il veut toujours concilier l’impossible.
On le voit au Proche-Orient, où le président français ne parvient pas à imposer sa voix. Dommage que l’Espagnol Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, ne soit pas plus souvent consulté par l’Élysée. Il est ces jours-ci le seul dirigeant européen à dire les faits comme ils sont, à savoir la volonté désormais évidente d’Israël de pousser les Palestiniens de Gaza à un exil forcé, en rétribution de la folie terroriste du Hamas. Qu’en pense Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne qui vient de déclarer sa candidature à un nouveau mandat ? C’est, dit-on, Emmanuel Macron qui eut l’idée de lui proposer ce poste il y a cinq ans. Depuis, l’ancienne ministre Allemande a multiplié les initiatives problématiques.
Pour se faire entendre à Bruxelles, de quels canons Caesar dispose Jupiter ?
Bonne lecture, avec Nathalie sur la place Rouge !
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)
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“Au delà QUE FAIRE” ? avec la Russie de VP… D’abord la Russie… elle sera demain comme aujourd’hui le plus grand pays du monde et le voisin de l’UE. Même si, géostratégie oblige, elle semble réorienter son tropisme géographique vers l’est… Qu’on le veuille ou pas, la géographie nous lie. C’est, par ailleurs, un pays qui compte : une puissance militaire et surtout nucléaire (pas la seule en Europe), un sous-sol riche en hydrocarbures, métaux rares et précieux, une agriculture riche et diversifiée, etc. Mais avoir des relations avec un pays n’est pas déclarer un amour transi à son chef ni à ses dirigeants ni de faire des œillades appuyées et des roucoulades bruyantes. Depuis les tsars jusqu’à nous jours, une partie notable des “élites” françaises manifeste avec toutes les nuances possibles ses complaisances russophiles (le livre récent d’Elsa Vidal, “La fascination russe”, ed. R. Laffont, 2024, 324 p). Ne pas humilier… la Russie ou Poutine ! Est-il proclamé dans un assemblage verbal confusionnel et ambigu ? Une complaisance alimentée par la fascination d’un État fort, enfanté et auréolé par la Révolution Française, un État fort dont on aura minimisé, mais parfois glorifié, la composante dictatoriale. Un État au passé impérial (et colonial) qui n’aurait d’égal que celui du passé colonial, certes défait mais “enchanté” de la France. Un Antiaméricanisme naguère idéologique (mais aujourd’hui ?) qui autoriserait, par un raisonnement invoquant l’équivalence autoriserait les pires exactions de L’oncle P valant bien celles de l’oncle B. L’Ukraine après l’Irak… Le plus étonnant est que nous, la France notamment, ne sommes guère payés en retour. La France est considérée par le Kremlin comme le pays le plus “dégénéré” du monde occidental” et en total déclin (Patrick Forrestier “Poutine contre la France”, ed.du Cherche Midi, 2024, 352 p). Le narratif du déclin est d’ailleurs fort répandu dans l’hexagone relayant et amplifiant celui concocté par les fermes et usines à “trolls” russes qui inondent la sphère des réseaux sociaux et les cerveaux des détenteurs de portables manipulés. Une récente enquête du journal “Le Point” faite à Aubervilliers, auprès des jeunes “tik-tokés” révèle que presque tous ignorent ce qui s’est passé le 7 octobre 2023. Rien n’est épargné à propos des attaques israéliennes sur les populations civiles palestiniennes. La séquence qui précède ayant été occultée, on imagine l’exploitation de la réalité des faits qui peut en être déduite. La réalité des attaques de Moscou est plus qu’avérée et actuellement massive surtout dans la période précédant les élections européennes. L’engagement européen renforcé sur le front ukrainien redouble d’intensité la frénésie poutinienne et de ses services de renseignements : attaques informatiques tous azimuts, administrations, hôpitaux, entreprises notamment celles qui produisent du matériel d’armement (récentes déclarations du ministre Lecornu) ; diffusion de fausses informations générées par IA et relayées par l’info-sphère et les réseaux sociaux et, en fin de course, les portables tik-tokés et facebookés désormais devenus les appendices des cerveaux du monde. Les livres de David Colon, “La guerre de l’information, les États à la conquête de nos esprits”, ed Taillandier, 2024 et de “Vincent Jaubert, “A la solde de Moscou”, ed du Seuil, 2024, 176 p) révèlent les noms de nombreux agents français “à la solde” de Moscou dans les principaux organes d’information, l'”Expresss, le “Monde Diplomatique” et bien d’autres… Les pays européens, la France comme les pays Baltes et la Pologne, sont dans le collimateur du kremlin d’autant plus que la livraison des Caesars et des avions de combats au profit de Kiev s’intensifiera. Le “nouveau monde” que Moscou et Pékin entendent reconfigurer passe par la recherche de soutiens notamment auprès du “sud-global”, l’Afrique et ses neo-wagners, le Hamas (dont les dirigeants ont été reçus à Moscou par VP et un représentant de l’Iran le 26 octobre 2023) et ses populations martyrisées par Israël que le président brésilien compare au 3ème Reich. On attend les déclarations de Josep Borrell… Que faire avec VP ? S’il règne au Kremlin jusqu’en 2036, faudra-t-il attendre cette échéance ? Cet autocrate peut à nouveau réviser la Constitution et s’attribuer un mandat éternel comme son ami XI. La question est, au delà de la personne, celle du régime et de sa nature. Le maintien voire le renforcement de ses caractéristiques autocratiques et dictatoriales ne changeront rien à un remplacement de César. Espérer qu’un nouveau Brutus se lève avec un couteau en “novitchoc” est sans doute illusoire, mais espérer que qu’il ne triomphe pas dans ce bras-de- fer ukrainien. L’inverse consacrerait une situation périlleuse pour le reste du monde et d’abord l’Europe et un “feu vert” pour Pekin… encore un peu plus de caesars contre césar… j’ignore si c’est dans cette direction que nous entraine l’interrogation de notre éditorialiste helvète…