Une chronique siamoise de Patrick Chesneau
La douchette aux toilettes. Petite révolution pour tous ceux qui étaient habitués aux WC farang. Pratique et terriblement efficace, c’est un ustensile adjacent à la chasse d’eau. Ne nous voilons pas les fesses, le tuyau en forme de python est rendu très vite indispensable pour quiconque vit ou a vécu en Thaïlande.
Climat tropical oblige, la douchette n’est jamais froide.
La manœuvre est simplissime. Il suffit d’un jet d’eau dirigé sans trembler vers la raie du popotin. Une hygiène impeccable est alors garantie pour la journée.
Bien sûr, il est recommandé de penser à la phase séchage. Pour ce faire, toujours se munir en cas de sortie, d’un papier spécial disposé en feuilles rectangulaires plutôt résistantes. Disponible 24H/24 dans tous les 7 Eleven du Royaume et logeable aisément dans un sac à dos à côté de l’inévitable mini bouteille d’eau pour se désaltérer, une mallette, un étui, un petit sac à main ou un baise-en-ville, jouxtant le bâton de rouge à lèvres. Chez soi, une petite serviette de toilette fera opportunément l’affaire.
En France et dans les pays abusivement dits développés, on en est toujours au papier soit disant hygiénique après la grosse commission. Pas très propre et ça sent rarement la rose dans les culottes et caleçons des latitudes européennes.
En Thaïlande, ce genre d’arrosoir prenant délicatement soin de l’arrière-train est extrêmement répandu. D’autant qu’à l’heure du numérique triomphant, les réseaux sociaux assurent une excellente pub à toutes les innovations. Idéal, en tout cas, pour éviter le scénario peu ragoûtant des fesses qui sentent le bouc.
Patrick Chesneau
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En Thaïlande la mortalité due au COVID a été minime par rapport à la France pour une population quasiment équivalente. Y aurait-il une relation entre l’usage de la douchette aux toilettes et la faible incidence du COVID comparable aux dommages d’une grippe saisonnière.
Ode à la DOUCHETTE dans les toilettes : LE COVID EN GOGUETTE OU EN GOGUES ?
N’existerait-donc-t-il qu’un’ seul’ porte d’entrée
Pour ce COVID maudit qui fait la terre trembler ?
Ce virus implacable, qui s’insère dans le nez
Pour s’y mieux reproduire par millions de milliers.
Et quand au bout du compte, il a tant enfanté
S’en va vers les poumons pour sa ronde assassine
Faire son œuvre de mort en tuant sans compter
Sans que rien ni personne, de fait, ne l’élimine.
On nous parle de gestes qui devraient faire barrière
En oubliant parfois une simple logique
Qui dit que tout en bouche, s’en termine au derrière
Que le transit finit toujours scatologique…
On retrouve le virus dans les eaux de latrines
Ce qui nous prouve bien qu’il va jusqu’au trouduc
Et pourquoi donc, de grâce, ne f’rait-il pas son suc
En passant par le bout de nos voies intestines ?
Et si, subrepticement, il souillait nos toilettes
Se cachant, vicieusement, sur toutes les lunettes,
Guettant, tapi dans l’ombre, la venue d’un rectum
Pour s’y mieux faufiler jusqu’au duodénum ?
Que se pass’t-il, grands dieux chaque fois qu’on se torche ?
On nous dit que nos mains se portent au visage
Que ce virus malin à c’t’occasion s’accroche
Mais quant à notre cul, personne ne l’envisage.
Prenez leçon bien humble : humains occidentaux
Auprès des traditions qui vienn’ d’autres cités
Qui se lavent le cul plutôt que se torcher.
Ils ont bien moindre morts de ce virus salaud…
Lavez-vous les paluches avant de déféquer,
Sur vos mains, ce virus, s’est sur’ment retranché,
Je peux pas le prouver mais j’en fait le pari
C’est aussi par ce biais qu’on risque d’être occis.
Bannissons le P.Q., adoptons la douchette !
D’autres gestes barrières sont tant bien nécessaires,
Mais celui là aussi doit entrer dans nos têtes
Le virus peut choisir la porte de derrière…
Quel plaisir de vous lire.
Merci à toute l’équipe.
Monsieur Chesneau a souvent de bonnes intuitions. Celle-ci fait pourrait compléter une précédente livraison relative… “aux toilettes” des “boîtes de nuit” (27/4/2023). La précision laisse parfois à désirer et le diable est dans les détails. Le diable est d’ailleurs évoqué, bien que subliminalement : la douchette en forme de python peut se révéler être un boa constrictor sorti de la genèse et nous risquons d’assister à une reprise des “dents de la mer”. La séquence fait parfois les choux gras de la presse locale relatant des évènements sanglants alimentant la vieille angoisse de castration mais dans une version freudienne tropicalisée. L’usage de la main gauche évoqué par le commentateur et qui fait penser au fameux concerto pour main gauche renvoie à un usage des sectateurs du coran. Au désert pas de papier éventuellement un galet, de préférence poli, pas un silex, ce fût d’ailleurs le premier PQ dans la Grèce antique. On ne pouvait se présenter à l’Assemblée avec des tuniques merdeuses si ce n’est odorantes. Les us et coutumes auraient-elles changé aujourd’hui ? Modernisées à l’ère du net ? La main comme vous y allez fort, le doigt vous dis-je et de la bonne main, l’impure. Pour le manchot une tolérance est admise, pour les doubles manchots c’est plus compliqué… Dans ce cas extrême, mais pourquoi ne pas l’étendre, au lieu de parcourir la nuque les dix doigts évoqués naguère et avec détail par notre chroniqueur pourraient faire l’affaire… Mais pour notre commentateur, pas de douchette, on se lave les mains mais après. Pour ceux qui sont inspirés, soit par la poésie ou la politique, les murs pourront servir d’écritoire. Force est de constater que les inscriptions murales sont rarissimes, nous ne sommes pas à Ass-Ass ni à Sciences PoPo. Un enquête d’hygiène avait constaté que l’objet le plus pollué de traces fécales était le menu des restaurants. L’usage de l’internet et la généralisation du portable est en passe de réduire les risques tout comme il dissuade d’avoir à écrire sur les murs ou la porte de l’édicule. Notre chroniqueur me parait avoir pris un cas particulier : dans son cas c’est fromage et désert alors qu’en général le papier exclut la douchette. Un récipient discret, tel un tronc, vous incite à y déposer le papier pollué (et pas l’étron) afin de ne pas obstruer le canalisation et de rendre plus difficile l’apparition du boa. L’usage du papier lorsqu’il se présente sous forme de rouleau peut conduire à un usage immodéré notamment lorsqu’il s’avère impossible de le déchirer et que le mécanisme de déroulement s’emballe. Une lutte s’engage alors et on n’en sort pas toujours vainqueur. Le séchage reste une difficulté même si des séchoirs électriques se trouvent dans la “rest room”, mais ils ne sont prévus que pour les mains. Une adaptation serait la bienvenue. Ou alors une exposition au… soleil ? La phase séchage devrait-elle être publique, c’est un point de discussion… Quelle formation prévoir pour l’hôtesse ? Le farang issu d’un “pays abusivement dit développé” est en général subjugué par tant d’attention et de délicatesse souriante, il utilisait il y a peu la feuille de choux et plus tard ce qui était devenu son quotidien ; ce qui était très contre-indiqué en cas d’hémorroïdes. Mais ce qui le frappe le plus c’est de se retrouver devant un rouleau de PQ au restaurant. Il est comme la poule qui à trouvé un couteau, paralysé, et dans la confusion ne plus savoir à quel sphincter se vouer…
Oui… et on se nettoie avec la main gauche et évidemment on se lave les mains après… Car le jet seul ne suffit pas… C’est pour cette raison que les thaïlandais ne se transmettent aucun documents ou même le sel à table avec la main gauche qui reste celle du lavage, même si elle est très propre… Merci Gavroche pour vos actualités…!