Le président philippin Ferdinand Marcos Jr a ordonné à son gouvernement de renforcer sa coordination en matière de sécurité maritime afin de faire face à “une série de défis sérieux” pour l’intégrité territoriale et la paix, alors que le différend avec la Chine s’intensifie.
L’ordre, signé le 25 mars et rendu public le 31 mars, ne mentionne pas la Chine, mais fait suite à une série de confrontations maritimes bilatérales et d’accusations mutuelles concernant une zone contestée de la mer de Chine méridionale.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, où transitent chaque année plus de 3 000 milliards de dollars de marchandises transportées par bateau. Les revendications de la Chine chevauchent celles des Philippines, du Vietnam, de l’Indonésie, de la Malaisie et de Brunei. En 2016, la Cour permanente d’arbitrage a déclaré que les revendications de la Chine ne reposaient sur aucune base juridique.
La dernière flambée en date a eu lieu le week-end dernier, lorsque la Chine a utilisé des canons à eau pour perturber une mission philippine de réapprovisionnement des soldats chargés de garder un navire de guerre intentionnellement échoué sur un récif il y a 25 ans, dans le deuxième haut-fond Thomas.
Le président s’est engagé jeudi à mettre en œuvre des contre-mesures contre les “attaques illégales, coercitives, agressives et dangereuses” des garde-côtes chinois.
Son décret élargit et réorganise le conseil maritime du gouvernement, en y ajoutant le conseiller à la sécurité nationale, l’avocat général, le chef de l’Agence nationale de coordination du renseignement et le groupe de travail sur la mer de Chine méridionale.
Le décret semble élargir le rôle de l’armée en désignant les forces armées des Philippines, et non plus seulement la marine, parmi les agences qui soutiennent le conseil.
Le nouveau Conseil maritime national sera l’organe central chargé de formuler des stratégies visant à garantir un cadre “unifié, coordonné et efficace” pour la sécurité maritime des Philippines et la connaissance du domaine.
M. Marcos a fait passer de neuf à treize le nombre d’agences soutenant le conseil, dont l’agence spatiale et l’Institut des affaires maritimes et du droit de la mer de l’université des Philippines.
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