Une chronique siamoise de Patrick Chesneau
Sans tambour. En trompette. L’éléphant à gorge déployée. Il sait que le petit homme lui fait la fête.
Un coup de piston relance le bastringue improvisé. Les notes s’élèvent à la façon de lianes grimpantes. L’ustensile du pachyderme mélomane mime un périscope symphonique. Quelle ductilité dans la mélodie ! Est-ce une cantilène luxuriante ? Une ritournelle orientale ? une aubade sous les tropiques ? La musique est une génétique partagée. Au Royaume de Siam, les êtres vivants ont l’âme qui chante.
Dans chaque éléphant, s’abrite un enfant enjoué. Il convoque une partition qui émoustille. La joie tambourine. En tout enfant de Thaïlande, s’égosille un jeune éléphant aux mille facéties. S’émerveiller de concert. Entonner un refrain sauvage, c’est barrir un peu. La jungle thaïe est une bande son qui habille le cœur.
Patrick Chesneau
Crédit photo : Rarindra Prakarsa
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