Le parti d’opposition Move Forward Party (MFP) a reporté l’élection de ses nouveaux dirigeants en attendant la décision de la Cour constitutionnelle thaïlandaise concernant son sort à la suite de sa tentative de modifier la loi sur la lèse-majesté. La réunion plénière du MFP à Bangkok le 6 avril a vu cette annonce de report.
À la suite de cette réunion, le porte-parole du parti, Parit Wacharasindhu, a déclaré que la nomination d’un nouvel exécutif serait différée jusqu’à ce que la procédure judiciaire soit terminée. La Commission électorale thaïlandaise (CE) a demandé à la Cour de dissoudre le MFP en vertu de l’article 92 de la loi sur les partis politiques, et la Cour a accepté d’entendre l’affaire.
En vertu de cette loi, la Commission électorale est autorisée à proposer la dissolution d’un parti à la Cour si elle dispose de suffisamment de preuves d’un acte jugé hostile au régime démocratique dont le roi est le chef d’État.
Cette mesure fait suite à la décision du tribunal du 31 janvier, qui a jugé que le MFP avait exercé des pressions pour modifier l’article 112 du code pénal, connu sous le nom de loi sur la lèse-majesté, indiquant ainsi une intention de saper la monarchie constitutionnelle.
Agissant en tant qu’organe d’application de la loi sur les partis politiques, la Commission électorale a pris des mesures contre le MFP, la décision du 31 janvier constituant une base de dissolution. M. Parit a également présenté les priorités du parti pour les mois à venir.
Bien que le parlement soit actuellement en pause, le MFP prépare plus de 50 projets de loi avant la reprise des travaux en juillet. Les députés du parti travailleront avec leurs circonscriptions et rendront compte des questions nécessitant une assistance, tout en élargissant leur réseau politique et leurs bases de soutien.
Entre-temps, le parti a pour objectif de présenter des candidats aux élections des membres des organisations administratives provinciales dans au moins 19 provinces, avec des candidats déjà désignés dans trois d’entre elles.
Le chef du MFP, Thawatchai Tulathon, a déclaré le 6 avril que le MFP était en train de rassembler les réfutations des allégations de dissolution.
Il a souligné la complexité de l’affaire et la nécessité d’une documentation abondante. Le tribunal est habilité à prolonger le délai de soumission des documents essentiels à la défense, a-t-il ajouté.
M. Thawatchai a précisé que le parti avait besoin de plus de temps pour examiner la demande déposée par la Commission électorale et déterminer si elle impliquait les 44 députés du MFP ayant cosigné un document appelant à modifier la loi sur la lèse-majesté.
Pendant ce temps, Pita Limjaroenrat, conseiller principal du leader du MFP, a souligné que le parti méritait le temps nécessaire pour combattre ce qui pourrait être perçu comme une persécution politique.
Il a affirmé que le moral du parti restait résolument intact.
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