La liesse populaire a ses conséquences négatives. Notre chroniqueur siamois préféré, Patrick Chesneau, les a dans son collimateur.
Songkran : gaspillage versus restrictions
Trois jours accaparés par les jeux d’eau. La fête la plus arrosée de l’année.
Des millions de festivaliers trempés de la tête aux pieds dans les rues des villes et sur les routes de campagne. Telle une houle, partout les grandes foules.
Par effet de masse, l’argent aussi a coulé à flot. Liquidités à gogo. Au final, quelle somme récoltée à l’échelle du Royaume. Combien de millions de bahts injectés dans l’économie ? A priori, les ablutions du Nouvel An Thaï ont rapporté gros.
Après Songkran, “le business ça baigne” proclament sur l’air du satisfecit les associations de commerçants et les opérateurs du tourisme.
En parallèle, contraste inévitable.
Quel volume d’eau gaspillé ? Combien de centaines de milliers d’hectolitres dilapidés ? La facture écologique, faut-il l’enfouir fissa dans un tiroir ? On a tous vu le même robinet d’images. Batailles aquatiques jusqu’à plus soif.
Une nation aspergée, submergée, inondée. Certes, ça bassine tout le monde mais, au doigt mouillé, peut-on risquer un chiffre ?
Évidemment, les régions frappées par la sécheresse et les restrictions de consommation ont apprécié. Les habitants de ces secteurs en grave privation tirent la langue. La gabegie du précieux liquide les a naturellement rempli de joie.
Ce constat coule de source. Ou alors, est-ce que ça fonctionne comme les vases communicants ? Le bonheur des uns fait-il… ?
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La chronique de P Chesneau du 14/4/2024 est une ode à l’ondinisme songkranien. Aurai-je mal lu ? Ce chroniqueur nous délivre hebdomadairement sa “thaï-mania” dans une béatitude sans recul. Défense et illustration tous azimuts. C’est à la débauche des épithètes qu’on le reconnait au point de conduire nombre de lecteurs à l’achat d’un “Larousse” quand ce n’est pas d’un “Robert”. Les trouvailles sont parfois heureuses… Dans le cochon tout est bon disait la pub, suivez le bœuf, le buffle pourrait-il dire… Loin de lui le mépris des “acteurs”, l’adulation transpire dans tous les mots de ses chroniques… Les propos de notre contributeur me semblent rater sa cible. Il faudrait qu’il soit plus assidu dans la lecture de Gavroche… Tous les jours comme la prière… Il est vrai que la phrase un peu compliquée et tarabiscotée de notre chroniqueur peut provoquer des difficultés de compréhension pour certains lecteurs…
Sandrine Rousseau aurait sans doute prié pour que la pluie abreuve les sous-sols du royaume ou préconiser que les inoffensifs lanceurs d’eau se précipitent dans de nombreuses localités du Nord et du Nord-Est (une récolte de riz au lieu de deux, réduction des parcelles de manioc, pénurie de sucre dont les prix flambent, raréfaction de l’eau potable, etc.) et remplir les réservoirs d’eau dont le niveau ont atteint leur niveau le plus bas (fake news la photo ?) avec leurs armes aqueuses. La sécheresse a eu, au moins, l’effet bénéfique de faire apparaitre un monastère bouddhiste, le “Wat Nong Bua Yai”, dans la province de Lopburi, enfoui sous les eaux d’un barrage asséché. La mousson réparatrice entendra-t-on, le climat tropical y pourvoira lira-t-on en bon climato-sceptique. Si la Thaïlande a parsemé le territoire de barrages et réservoirs c’est pour palier les pénuries d’eau et la raréfaction des précipitations. Des barrages dont l’évaporation et la raréfaction des pluies conduit à des conséquences fort dommageables pour les habitants et les animaux. Les bobos festifs dans leur ignorance citadine méprisante n’en ont cure… Sans doute Sandrine Rousseau, dont le rappel génère la salivation pavlovienne facile et convenue sans qu’il soit besoin d’analyser et d’argumenter, aurait sans doute eu quelques critiques à faire sur les objets fort peu pacifiques qui sont le vecteur du précieux liquide sans omettre de remarquer leur qualité de substitut phallique… mais à la grande satisfaction de la production chinoise de plastiques dont la désintégration nécessitera des décennies, des siècles… combien cher contributeur ?
Où veut-il en venir ? P.CHESNEAU ne nous avait pas habitué à ce discours digne d’une Sandrine Rousseau… Un nouveau khmer vert ?
Oui Songkran génère des dépenses (pour beaucoup de thaïs modestes, c’est la grande fête annuelle), et cela profite à l’économie…
Par ailleurs, il me semble dangereusement élitiste que de mépriser ces fêtes populaires…Cela revient à en mépriser les acteurs…
Par ailleurs nous sommes sous un climat tropical où la sécheresse n’est pas un problème majeur (à moins d’une gestion indigente des circuits d’approvisionnement – cf . Phuket récemment, mais problème vite réglé)
Alors oui, vive Songkran, que j’ai vécu à Bangkok, sans qu’il n’eût été besoin de cars de CRS dans les rues adjacentes de Silom ou de Sanam Luang…