Le Cambodge et la Thaïlande unissent leurs voix pour réclamer la libération d’Aung San Suu Kyi, actuellement détenue en résidence surveillée, afin de favoriser les pourparlers de paix. Soulignant l’importance cruciale du sort de l’ancienne conseillère d’État dans tout processus politique impliquant la junte, le Cambodge insiste sur la nécessité de sa libération totale pour ouvrir la voie à une résolution politique.
Dans une récente interview accordée le 21 avril, So Naro, ministre délégué auprès du Premier ministre cambodgien, a réaffirmé l’appel du Cambodge en faveur de la libération totale de Suu Kyi, soulignant ainsi l’importance d’une solution politique concertée.
Actuellement, Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel âgée de 78 ans, purge une peine de 27 ans pour diverses condamnations, allant de la corruption à des violations des réglementations COVID-19.
M. Naro a cependant souligné que la recherche d’une solution politique nécessitait du temps et un soutien à la fois de l’ASEAN et de la communauté internationale.
La semaine dernière, le gouvernement thaïlandais a également appelé à la “libération totale et immédiate” de Suu Kyi ainsi que de l’ancien président U Win Myint, suite à des informations indiquant leur transfert de prison en assignation à résidence.
En janvier 2022, l’ancien premier ministre Hun Sen a conduit une délégation à Naypyidaw, où il a eu des discussions avec le général Min Aung Hlaing sur le “processus de paix”. Sa visite a été suivie par celle de l’envoyé spécial du président de l’ASEAN, Prak Sokhonn, qui s’est rendu à deux reprises dans le pays en mars et juin 2022 dans le but de trouver une solution pacifique et de libérer tous les prisonniers politiques, y compris Suu Kyi.
Le Cambodge et les autres membres de l’ASEAN continuent d’exhorter le Conseil d’administration de l’État de la junte (SAC) ainsi que les parties concernées en Birmanie à mettre en œuvre le Consensus en cinq points (5PC) convenu lors de la réunion des dirigeants de l’ASEAN en avril 2021.
La junte fait face à des difficultés croissantes pour maintenir son contrôle sur le pays, subissant des revers sur le terrain et perdant le contrôle de villes et de bases au profit de groupes armés ethniques et de forces de résistance alliées.
La chute de Myawaddy a entraîné une crise de sécurité à la frontière thaïlandaise, avec des civils fuyant les frappes aériennes de représailles de la junte. Les soldats du dernier bataillon défendant la ville se sont retranchés près d’un pont reliant la ville à la ville thaïlandaise de Mae Sot.
Naro a également appelé le Secrétaire général de l’ASEAN et le Centre de coordination de l’aide humanitaire de l’ASEAN pour la gestion des catastrophes (Centre AHA) à fournir une aide humanitaire immédiate à la population birmane fuyant le conflit.
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