La police cambodgienne a confirmé samedi 1er aout l’arrestation d’un dirigeant syndical pour incitation présumée à des problèmes de longue date de démarcation de la frontière avec le Vietnam. Cette mesure de répression intervient alors que gronde la colère sociale engendrée par la crise sanitaire.
Le Cambodge est-il en passe de redevenir le théâtre d’affrontements sociaux, qui se solderont inévitablement par des mesures d’arrestations ? Au début du mois de juillet, Rong Chhun, le leader de la Confédération des syndicats cambodgiens, avait publié une déclaration accusant le gouvernement “d’irrégularités” à la frontière orientale du Cambodge, qui, selon lui, ont causé la perte de terres agricoles pour les habitants. Il a été arrêté tard vendredi 31 juillet pour “ses commentaires sur la frontière”, a déclaré le porte-parole de la police nationale, Chhay Kim Khoeun.
Les leaders de l’opposition ont longtemps accusé le premier ministre Hun Sen, un homme fort, de céder des territoires au Vietnam, exploitant les problèmes frontaliers non résolus entre les deux pays pour attiser le sentiment nationaliste contre son administration.
«Fausses informations»
Un tribunal a émis un mandat d’arrêt contre Chhun pour “avoir émis de fausses informations qui nuisent à la sécurité sociale”, a ajouté M. Khoeun.
Chhun risque jusqu’à deux ans de prison s’il est reconnu coupable d’incitation.
Depuis les élections de juillet 2018 – où le parti de Hun Sen a remporté tous les sièges parlementaires lors d’un vote sans opposition crédible – les autorités ont multiplié les arrestations d’anciens membres de partis d’opposition, de défenseurs des droits de l’homme et de voix dissidentes.
Il est arrivé au pouvoir pendant l’occupation vietnamienne du Cambodge de 1979 à 1989, après l’invasion de Hanoï pour évincer le régime des Khmers rouges.
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