La politique étrangère du président philippin Rodrigo Duterte est décidément difficile à suivre. Dans son récent discours à la Nation, ce dernier reconnaissait ne pouvoir rien faire face à la puissance chinoise en mer de Chine. Maintenant, son ministre des Affaires étrangères va plus loin: Teodoro Locsin attaque la Malaisie et les États-Unis, deux pays alliés…
Le ministre philippin des Affaires étrangères Téodoro Locsin a lancé deux attaques extraordinaires contre la Malaisie et une autre contre les États-Unis tout en prétendant protéger la sentence rendue en 2016 par la Cour permanente d’arbitrage des îles Spratley, basée à La Haye, en faveur des Philippines en vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS).
Locsin a tout d’abord accusé la Malaisie de tenter de saboter le succès des Philippines dans l’arbitrage, bien que depuis son arrivée au pouvoir, lui et Duterte se soient concentrés sur l’amélioration des relations avec la Chine au motif que les Philippines sont trop faibles pour s’opposer à la Chine et ont trop besoin des investissements chinois. Duterte a réitéré ce point dans son discours sur l’état de la nation le 27 juillet.
Quel sabotage malaisien ?
Le site Asia Sentinel, dont nous vous recommandons la lecture, s’interroge sur ce soi-disant sabotage malaisien alors que le 29 juillet, la mission malaisienne aux Nations unies a envoyé une note au secrétaire général de l’ONU, affirmant que la revendication de la Chine sur les caractéristiques maritimes de la mer de l’Est (également connue sous le nom de mer de Chine méridionale) n’a aucun fondement en droit international. Elle a noté que la “ligne des neuf tirets” de la Chine était contraire à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 et a rejeté les revendications de la Chine sur les “droits historiques”. Il s’agit là de la riposte malaisienne la plus ouverte et la plus vigoureuse de ces derniers temps à la Chine.
Locsin a de nouveau mis l’accent sur les revendications des Spratleys philippins, qui chevauchent en partie celles de la Malaisie et du Vietnam. Mais ces revendications de rochers insulaires, qui ne sont pas éligibles pour les Zones Économiques Exclusives (ZEE), sont relativement mineures par rapport aux ZEE des États côtiers – comme les droits philippins d’exploitation du Reed (Recto) Bank au nord-est des Spratlys qui est riche en gisements d’hydrocarbures. Malgré des désaccords sur la propriété des îles, le Vietnam et la Malaisie ont coopéré sur les questions relatives aux ZEE.
Revendication des Philippines sur le Sabah
Au lieu de considérer la déclaration de la Malaisie comme un soutien à la décision arbitrale des Philippines, “Teddy Boy”, comme on l’appelle, s’est lancé dans une attaque contre la Malaisie et les États-Unis pour avoir…… refusé la revendication des Philippines sur le Sabah. Se référant à une déclaration américaine sur un autre sujet, il a tweeté “Sabah n’est pas en Malaisie si vous voulez avoir quoi que ce soit à faire avec les Philippines”. Il a également accusé la Malaisie de fomenter une rébellion dans la zone musulmane des Philippines.
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