Il avait promis de nettoyer l’archipel de ses pires pratiques économiques. Mais depuis sa réélection en mai 2019, le président indonésien Joko Widodo est à la peine. Exemple: les difficultés rencontrées par le chef d’entreprise Erick Thohir, nommé en décembre par le président pour nettoyer le ministère des entreprises d’État, gonflé et gangrené par la corruption…
Il a été le président de la campagne 2018 de Jokowi ainsi que le président du Comité national olympique indonésien et d’une longue liste d’autres comités sportifs. Le 20 juillet, Erick Thohir a été nommé pour superviser l’équipe nationale de relance économique et nationale Covid-19, alors que le pays a accumulé le plus grand problème de pandémie de l’Asie du Sud-Est, avec 105 000 personnes touchées et plus de 5 000 morts.
Or depuis sa reprise du ministère des entreprises d’État, M. Thohir est confronté à des vents contraires dans ses efforts pour réduire le nombre d’entreprises, en collaborant avec la Commission d’éradication de la corruption pour ordonner des arrestations et en cherchant à réduire les possibilités de conflits d’intérêts résultant du mélange de la politique et du gouvernement.
Poids lourds de la politique
Les postes de haut niveau des entreprises d’État ont traditionnellement été réservés aux poids lourds de la politique qui n’avaient pas assez d’influence pour obtenir des postes ministériels ou d’ambassadeur estime Ujang Komaruddin, directeur exécutif de l’Indonesian Political Review.
Les entreprises d’État, un élément majeur dans les efforts de Jokowi pour moderniser l’économie indonésienne, contribuent à environ 40 % du produit intérieur brut et emploient près d’un million de salariés à temps plein et à temps partiel. Elles comprennent les compagnies aériennes, les sociétés de péage, les banques, les compagnies d’assurance et d’autres éléments cruciaux de l’économie.
Groupe de divertissement et de médias Mahaka
Sous la direction de Thohir, 50 ans, qui a fondé le groupe de divertissement et de médias Mahaka et qui est l’ancien propriétaire de plusieurs équipes sportives américaines et européennes, le ministère a fermé ou fusionné 142 entreprises pour n’en compter que 107 et espère les ramener à 70 ou 80. M. Thohir a déclaré que son ministère a également l’intention de simplifier le groupe original d’entreprises publiques en le faisant passer de 27 à 12, chaque vice-ministre ne supervisant qu’environ six groupes.
D’abord des professionnels, puis des amis…
M. Thohir a commencé par mettre en place des professionnels allant des bureaucrates aux anciens ministres, économistes et banquiers, ainsi que des fonctionnaires de police et de l’armée. Mais dernièrement, les volontaires et les partisans de Jokowi ont commencé à dominer les nominations, comme par exemple le militant syndical Andi Gani Nena Wea à la tête de PT Pembangunan Perumahan, l’une des plus grandes entreprises de construction du pays. L’ancien musicien de rock et allié du Jokowi, Triawan Munaf, est à la tête de Garuda Indonesia, la compagnie nationale de transport aérien en difficulté financière, et l’activiste islamique Yenny Wahid a été nommé commissaire indépendant de Garuda.
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