Une chronique personnelle et siamoise de notre ami Chango Favre, le patron du café Le Balzac à Bangkok.
Il était 22h passé. Mon téléphone sonna alors que j’étais en train d’accrocher un tableau sur une échelle chancelante.
« Allo Balzac ? »
« Yes it’s me. » répondis-je en ricanant.
« We want to make an interview for your shop, can we come Thursday afternoon ? »
« Yes, yes with pleasure »
« See you then, kaaaaa »
Je n’avais pas bien compris de quel magazine il s’agissait, ni qui était mon interlocutrice. Il s’agissait d’une femme à la voix ferme. Ferme et douce à la fois.
Je remontai sur mon échelle accrocher mes tableaux.
Le jeudi après-midi, une jeune femme habillée d’une robe à volants blanche avec un immense col en taffetas entra dans le magasin. Elle parlait d’un ton ferme et vif mais sa voix était tendre. Ses yeux pétillaient d’intelligence et de curiosité. Ils étaient beaux.
Quelques semaines plus tard, je reçus un message avec son article. Il était écrit dans un style percutant et des mots justes.
Je la remerciai par texto et fis quelques recherches. Elle avait publié de nombreux articles, écrit des pièces de théâtre, étudié le français à Chulalongkorn, un français qu’elle maîtrisait d’ailleurs à la perfection.
Puis elle revint un jour, en passant dans le quartier. Nous bavardâmes longuement. Elle me dit qu’elle arrivait d’un voyage en Inde et qu’elle fabriquait du Kombucha maison. Je lui proposai de venir me le présenter.
Parallèlement, elle me parla d’un livre qu’elle venait de terminer : Elle l’avait dans son sac et me le montra.
Sur la couverture, elle portait sa robe à volants. Elle me l’offrit et je m’empressai de le lire le soir même.
Elle expliquait comment les vêtements avaient changé sa vie. Pas de grandes extravagances ni de grands frais. Des sappes chinées dans des marchés, transformés, modifiés. Et puis elle parlait de la manière dont les vêtements lui avaient permis de sortir d’un certain mal-être. Sa démarche était courageuse et d’une incroyable sincérité. Elle intervient comme une thérapeute du bien-être et de l’essentiel avec une solution simple mais tellement efficace. THE ART OF DRESSING. Savoir s’habiller pour être bien, accepter ses défauts et s’aimer.
En plus d’être une véritable passionnée de couture et de fournir des conseils avisés sur l’art et l’histoire des vêtements, son livre est une merveille pouvant permettre à des millions de femmes et d’hommes au physique imparfait – et nous le sommes tous ! – de ne plus avoir de complexes, d’être beaux et belles en affirmant sa personnalité ou en la découvrant.
Son livre est à mettre dans toutes les mains. À lire et à relire quand on a un coup de blues, qu’on se sent moche ou gros, trop petit ou trop maigre.
Ce livre mérite d’être un succès car le succès doit être attribué à des œuvres qui nous apportent vraiment quelque chose. Par ce petit recueil, par la grâce et la sincérité de Stang, ce livre nous permet de découvrir que la vie est parfois tellement simple.
Stang m’a ému comme peu de personnes ont pu le faire. Elle change la vie.
Le livre est disponible au Balzac et nous organiserons une soirée en sa présence au mois de juin.
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