Il faut bien le reconnaitre : Volodymyr Zelensky a largement échoué lors de sa visite au Shangri-La Forum de Singapour, ce dimanche 2 juin. Le président ukrainien espérait rallier des soutiens, au-delà de l’appui du Japon et de la Corée du sud, dans sa résistance face à la Russie de Vladimir Poutine aidée par la Chine. Or il est revenu quasi bredouille de cette rencontre annuelle sur les questions de sécurité. Seul le président Philippin Marcos a répondu à l’appel. Et pour cause : l’Asie Orientale ne considère pas ce conflit comme existentiel. L’Indonésie, volontaire pour envoyer des casques bleus à Gaza, se fait prier pour envoyer une délégation à la prochaine conférence de paix organisée en Suisse les 15 et 16 juin. Bref, l’Asie tourne le dos à l’Ukraine. Cette cause-là, vue de la région, est d’abord une affaire d’européens et d’Occidentaux.
Il faut aussi le reconnaitre : la paix en Ukraine profiterait à qui ? En Asie en tout cas, pas à grand monde. Mieux vaut accueillir les touristes russes, commercer avec la Russie, et ne pas se retrouver pris entre deux camps. Tel est le verdict de deux ans de conflit entre Moscou et Kiev. Indifférente, l’Asie regarde et s’interroge encore. Le poumon économique du monde sait, de toute façon, qu’un conflit comme celui-ci, avec la Russie nucléaire, ne fera au final que des perdants. Mieux vaut donc s’efforcer, pour le moment, de gagner le plus possible aux marges de cette guerre.
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