London Escorts sunderland escorts
Home Accueil THAÏLANDE – POLITIQUE : Thaksin et Srettha sont désormais sous surveillance

THAÏLANDE – POLITIQUE : Thaksin et Srettha sont désormais sous surveillance

Date de publication : 07/06/2024
0

 

Une analyse de Philippe Bergues

 

Le contraste est saisissant. Accusé depuis le 29 mai de crime de lèse majesté pour une interview donnée en 2016 en Corée du Sud, Thaksin a disparu des radars médiatiques. Plus de visites officielles à Bangkok ou à Chiang Mai, son fief nordiste de toujours. Plus de repas sous les projecteurs avec des émissaires du Pheu Thai dans sa villa huppée. Son absence au tribunal, lors de l’inculpation, a été justifiée par le fait qu’il aurait contracté le Covid. Les commentaires ironiques ont afflué sur les réseaux sociaux, n’oubliant pas ses huit mois passés dans l’hôpital-prison de la police royale thaïlandaise pour traitement de pathologies médicales avant sa « libération », liée à une grâce royale obtenue à son retour d’exil en août dernier. Thaksin, aperçu ce mercredi dans un spa à Bangkok, a déclaré être guéri du Covid.

 

Quelles leçons en tirer ?

 

Un point intéressant est la proximité des accusations portées contre Thaksin et celles portées contre le premier ministre Srettha Thavisin. Celui-ci doit en effet répondre d’une plainte portée par 40 sénateurs devant la Cour constitutionnelle pour sa nomination d’un ministre corrompu, considérée comme un manquement à l’éthique politique. En réponse, Srettha Thavisin a nommé Wissanu Krea-ngam comme conseiller juridique du chef de gouvernement. Avec le titre équivalent d’un vice-premier ministre. Rappelons que Wissanu Krea-ngam n’est autre que l’ancien conseiller en chef de la junte et ancien vice-premier ministre du régime militaire dirigé par le général Prayut Chan-o-cha (avec le portefeuille de la justice).

 

Depuis son retour sur la scène politique ce printemps, Thaksin Shinawatra avait pris ses aises et la presse thaïlandaise parlait du retour du « parrain ». Ses nombreux voyages en province lui ont permis de constater que sa popularité restait forte. Et visiblement, cela n’a pas échappé au Palais. Débarqué par un coup d’État en 2006 par les généraux proches du roi Bhumibol, à cause d’une volonté de prendre plus la lumière que le monarque lui-même, Thaksin n’a sans doute pas complètement appris de ses actes passés.

Thaksin reste-t-il « intouchable » ?

 

Avec cette accusation, Thaksin se rend compte aujourd’hui qu’il est toujours un homme en « liberté surveillée », endigué par les élites monarchistes. De même que Srettha Thavisin est un chef de gouvernement sous haut contrôle des hommes de l’ancien régime militaire. Le pouvoir judiciaire est toujours politisé, avec comme premier objectif la protection des intérêts du Palais et de sa garde rapprochée. Les prochaines semaines nous montreront le sort de Thaksin Shinawatra face à son accusation de l’article 112 du code pénal. Le 18 juin précisément, six jours après la défense du Move Forward Party face à son accusation d’avoir voulu renverser la monarchie constitutionnelle avec le roi comme chef de l’État.

 

Quelle stratégie les juges joueront-ils vis à vis de Thaksin, l’influent politicien accusé du 112, ayant renoncé à demander la réforme du crime de lèse majesté, pour un retour définitif au pays après 15 ans d’exil ?

 

Philippe Bergues

 

Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus lus