Le régime birman a gelé les comptes bancaires de 39 personnes accusées de fournir des services de transfert d’argent “hundi” sans licence et a averti qu’il intensifierait sa lutte contre ce système largement utilisé par les travailleurs migrants pour envoyer de l’argent chez eux.
Cette répression intervient alors que le kyat s’effondre et que le prix de l’or atteint un niveau record, après plus de trois ans de gestion économique et financière par le régime militaire. Le régime a également arrêté des cambistes, des négociants en or et des agents immobiliers.
L’intensification de la répression du système hundi pourrait cependant avoir un effet négatif pour le régime en rendant plus difficile l’envoi d’argent en Birmanie par les travailleurs migrants. Le système hundi est la méthode privilégiée pour transférer de l’argent vers la Birmanie depuis d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Les travailleurs migrants affirment qu’il est moins cher, plus accessible et plus rapide que le système bancaire formel.
Les 39 commerçants présumés de hundi risquent de lourdes amendes et des peines de prison. L’annonce de mardi précise que tous leurs comptes de services financiers, y compris les comptes bancaires, ont été gelés. Les autorités les accusent en vertu de deux textes législatifs : la loi sur l’éradication du blanchiment d’argent et la loi sur les institutions financières.
Une étude de l’Organisation internationale du travail a révélé qu’environ 40 % des travailleurs migrants birmans en Thaïlande utilisent le système hundi pour envoyer de l’argent, contre seulement environ 2 % qui utilisent le système bancaire formel.
La Thaïlande est l’une des principales destinations des travailleurs migrants birmans, avec près de 2,1 millions de personnes inscrites pour y travailler en janvier de cette année, selon le bureau d’administration des travailleurs étrangers du ministère thaïlandais du Travail.
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