Certains éditoriaux sont faits pour affirmer des points de vue, susciter un débat, engendrer des réponses et des démentis. D’autres, comme celui-ci, sont écrits pour poser des questions. Alors interrogeons-nous et regardons autour de nous, dans tous les pays d’Asie du Sud-Est où nous résidons, journalistes et lecteurs de Gavroche. L’actuelle crise démocratique que traverse la France, précipitée dans une nouvelle séquence électorale par la dissolution de l’Assemblée nationale, est-elle perçue dans cette partie du monde comme inquiétante ? Emmanuel Macron est-il, désormais, un président de la République démonétisé ?
Gavroche n’a pas la réponse. C’est vous, amis lecteurs, qui pouvaient nous l’apporter. Faut-il s’inquiéter des conséquences de ces fractures françaises sur la réputation du pays, de ses institutions et de son savoir-faire ? Le sommet « Choose France » (choisir la France) va-t-il aboutir à une séquence « Sell France » (vendez les actions France) ? Nous ouvrons le débat car notre rôle est de rester les yeux ouverts, et de regarder les réalités en face.
Gavroche est une plate forme unique. Aucune autre plate-forme francophone n’est aussi ouverte au débat, et aussi engagée auprès de ses lecteurs dont la confiance, comme le montrent nos abonnements sans cesse en hausse, ne se dément pas. Alors parlons, débattons, utilisons les colonnes de Gavroche pour démontrer que le débat démocratique français est à la fois riche et respectueux de tous. Gavroche entend jouer sa part lors de la campagne électorale sui démarre ce lundi: celle d’une information neutre, au service de ceux qui motivent toutes nos initiatives: vous, nos lecteurs et lectrices !
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Oui et non. Cette “crise démocratique” n’est que la sanction et la relation d’une crise politique qui couvait depuis trop de temps. En 2022 le président avait été mal élu : il manquait de légitimité politique. Les elections législatives n’ont pas permis de dégager une majorité parlementaire stable. Le président n’avait plus d’autre ressource que de passer en force, comme Charles X en 1830 ou Charles de Gaulle en 1967, ou au moyen des “ordonnances” ou du 49-3. Ce mode de gouvernement est intenable ; il a tenu deux ans.
Personne n’a prêté attention au rôle qu’à jouer le président du Sénat. Pourtant il s’est exprimé à plusieurs reprises, notamment sur la dissolution, depuis le mois de mars. Tout se déroule conne il l’avait prévu ; certes le manichéisme de la Ve République se trouve exacerbé ; on se dirige donc vers une cohabitation arbitrée par le président du Sénat ; la France en a vu d’autres…
Le président Henri Queille, qui fut un grand serviteur de la République, disait sagement : “il n’y a pas de problème que l’absence de solution ne finisse par résoudre” ; on s’en approche