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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, Jupiter, dissous dans le chaudron gaulois

Date de publication : 02/07/2024
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Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, partage sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

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Il y a deux façons de regarder et de commenter ce qui se passe actuellement en France, à la veille d’une possible arrivée au pouvoir de Jordan Bardella et des siens. La première est d’étaler devant soi une carte électorale, et de pointer les circonscriptions qui peuvent encore être « sauvées » de la vague nationale-populiste. Arithmétique compliquée et maux de tête politiques garantis pour ceux qui, comme Gabriel Attal semblent toujours rêver d’une possible majorité alternative, opposée au Rassemblement national et sans accord avec La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Républick a essayé en vain de trouver une issue à ce Rubik’s cube des urnes. Ceux qui y voient plus clair sont priés de nous écrire vite fait.

 

La deuxième manière d’aborder le psychodrame engendré par la dissolution de l’Assemblée est de se souvenir qu’Emmanuel Macron, au fond, est un Dieu Romain. Jupiter n’a jamais compris ses concitoyens gaulois. Il les croyait reconnaissants, après 240 milliards d’euros de « Quoi qu’il en coûte ». Il pensait les impressionner par son défilé de patrons au Château de Versailles. Il s’imaginait que son bruit de bottes tricolore en Ukraine allait les mettre au garde-à-vous. Raté. Dans le chaudron gaulois, la potion la plus appréciée est celle qui mélange le piment de la colère à la promesse d’une vie tranquille, à l’abri du monde, avec un carnet de chèques en blanc sous l’oreiller

 

C’est grave docteur ? Non. Car pour ceux qui la boivent, cette potion-là est supposée magique.

 

Bonne lecture, et vive la Gaule !

(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)

 

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4 Commentaires

  1. Il faut être clair : Emmanuel Todd, célèbre pour avoir prévu la chute de l’URSS et la défaite de l’occident, a déclaré récemment qu’il avait compris des 2017 que Macron était “dingue” Quel peut être alors le sens et l’intérêt de toutes ces considérations ?

    • Todd, sans doute un “voyant”, peut-être un “voyeur, spécialisé dans la prédiction de toutes les défaites, de l’URSS, de l’Occident et ensuite ? La sienne ? J’ignorais ses compétences en psychiatrie ! Un beau spécimen de cuistrerie universitaire périodiquement relancé par un système médiatique complaisant le temps de faire vendre un ènieme exemplaire de ses élucubrations à coup d’expressions “choc”…

  2. Le pari macronien de la dissolution pourrait être en passe de réussir. Sans doute pas exactement selon les souhaits du Président s’il escomptait obtenir une majorité même relative, mais renforcée, sur fond de dislocation de la gauche et de sa composante principale, LFI. Ce pari fût raté. Le cadavre n’était pas mort et, en 48 H, la gauche réussit à recoller ses morceaux putréfiés. J.L.M. fût l’agent principal de ce replâtrage aussi inopiné qu’inattendu. Le centre macronien saisit cette occasion inespérée pour proposer un acoquinement avec l’ainsi dénommé “nouveau front populaire” tout en maintenant ses distances avec ses éléments les plus “sulfureux” et thuriféraires de la “palestine du fleuve à la mer”.

    Un tel scénario est possible si l’étiage des sièges RN est en baisse par rapport aux prévisions post 1er tour ce que le rubik pourrait permettre à force de rubicon franchis, toutes trahisons et hontes bues sous le poids d’une arithmétique cynique. Une deuxième condition nécessite que des élus LFI se dissocient de la maison mère comme J.C.Rufin l’y incite.

    Faute de pouvoir composer un gouvernement et de désigner un premier ministre issu d’une majorité qui n’en est pas une, le recours au gouvernement dit “technique” parait être agité en forme de “Graal” et semble être en passe d’être vendu. Un Dragghi ou un Monti hexagonal existent t-ils ? On les inventera ! Un gouvernement formé d’experts pouvant faire baisser momentanément les tensions, ramener les passions à leur étiage raisonnable, substituer le débat technique au débat politique ou plutôt l’absence de débat politique ? Ressusciter le meilleur économiste de France, un autre Raymond Barre ? Un Piketti ? Cherchons plutôt une femme… Rassurer Ursula et la commission européenne et surtout les marchés. Amadouer standard and poor’s, fitch et moody’s. Un gouvernement possible mais miné et explosant plus ou moins rapidement du fait des luttes politiques intestines attisées par des propositions inconciliables (nucléaire, environnement, politiques de l’emploi, allocations chômage, immigration, école, recherche, retraites, fiscalité et impôts et, surtout, budget, etc ; le mariage entre L. Wauquier et S. Rousseau ?) et les ambitions présidentielles en ligne de mire. Le “trop plein ” de De Gaulle … Un gouvernement provisoire qui expédierait une version renouvelée de la notion d'” affaires courantes” c’est à dire ne décidant sur rien. Jusqu’à quand ? Jusqu’au 9 juin 2025, date d’un nouveau décret de dissolution possible ? Mais signé par quel Président ? L’actuel ou un autre en cas démission d’E. Macron, option par lui rejetée. Une résurrection de la IVème république, une instabilité ministérielle et des gouvernements dotés d’une existence brève et, par conséquent, un Président ayant renoncé à l’usage de ses principales prérogatives. A défaut la démission risque de s’imposer comme issue ultime qui, bien que rejetée a été envisagée ainsi que les circonstances évoluant sous l’effet d’une assemblée ingouvernable soumise à la pression d’une opinion chauffée à blanc par les deux extrêmes.

    Un cadeau offert à Marine Le Pen en 2024, en 2025, en 2027 ? Rappelons nous ; c’est bien Obama qui a passé les clés à Trump !

  3. “Parlons de la situation… sans préciser laquelle, une situation quelle qu’elle soit… Il y a quelques mois la situation, pour n’être pas pire que celle d’aujourd’hui, n’en était pas meilleure non plus… Déjà nous allions vers la catastrophe et nous le savions, nous en étions conscients. Il ne faudrait pas croire que les responsables d’hier étaient plus ignorants de la situation que ceux d’aujourd’hui… d’ailleurs ce sont les mêmes. La catastrophe devait être pour demain mais elle devait [être pour aujourd’hui… si mes calculs sont justes… Or que voyons nous aujourd’hui ?
    C’est qu’elle est toujours pour demain…

    D’où la question : Est-ce qu’en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même que nous l’éviterons ?

    Ajoutons que si le gouvernement actuel n’est pas capable d’éviter la catastrophe d’aujourd’hui il est possible que l’opposition s’en empare !

    Raymond Devos “Parlons de la situation” (1979)

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