Les dynasties politiques dominantes des Philippines, Marcos et Duterte, alliées de manière précaire depuis deux ans, se préparent à un affrontement électoral qui pourrait bouleverser la stabilité politique de ce pays d’Asie du Sud-Est dans les années à venir.

La vice-présidente Sara Duterte a démissionné de son poste de ministre de l’éducation dans le gouvernement du président Ferdinand Marcos Jr, et mardi, l’annonce fracassante a suivi : son père, l’ex-président Rodrigo Duterte, ainsi que deux de ses frères, se présenteront aux sénatoriales l’année prochaine.

Cette alliance vacillait depuis longtemps, mais les défis politiques lancés par les hommes de Rodrigo Duterte pourraient contrecarrer les espoirs de Ferdinand Marcos Jr de consolider son pouvoir afin de préparer un successeur potentiel pour 2028, date à laquelle les analystes estiment que Sara Duterte pourrait briguer la présidence. Les présidents philippins sont limités à un seul mandat de six ans.

“C’est une menace”, a déclaré Jean Encinas-Franco, professeur de sciences politiques à l’université des Philippines. “C’est un message adressé aux Marcos et au peuple philippin : ‘Nous sommes vivants et en pleine forme’.”

Marcos, 66 ans, a ignoré les projets des Duterte, déclarant aux journalistes jeudi : “C’est un pays libre. Ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent”.

Il reste incertain comment les candidatures potentielles de Rodrigo Duterte, 79 ans, et de ses fils – qui ne se présenteront officiellement aux élections sénatoriales qu’en octobre – pourraient affecter la politique à court terme. Mais une victoire de la famille Duterte aux élections de mi-mandat de mai, soutenue par une base politique solide, pourrait compliquer les efforts de Marcos.

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