Des militants pro-cannabis ont entamé une grève de la faim le 10 juillet pour exiger que le gouvernement prenne en compte leur point de vue, alors que l’Office national de contrôle des stupéfiants (ONCB) a confirmé que certaines parties de la plante seraient à nouveau classées comme stupéfiants à partir du 1er janvier.
Mana Siriphitthayawat, secrétaire général adjoint de l’ONCB, a déclaré que l’organisme envisagerait probablement la criminalisation du cannabis plus tard dans le mois.
Si la proposition est approuvée, le ministre de la Santé publique demandera sa publication dans la Gazette Royale, pour une entrée en vigueur le 1er janvier 2025.
Cette date a été fixée pour accorder quelques mois aux opérateurs concernés afin de s’adapter et de demander de nouveaux permis.
Selon Mana Siriphitthayawat, la loi interdira la possession, l’importation et la vente de fleurs et de résine de cannabis, sauf si l’on dispose d’un permis délivré par le ministère de la Santé publique. Les graines de cannabis ainsi que les parties à faible teneur en tétrahydrocannabinol (THC) telles que l’écorce, les feuilles, les racines, les fibres et les tiges ne seront pas criminalisées à nouveau.
“Une fois le cannabis reclassé comme stupéfiant, il ne pourra être utilisé qu’à des fins médicales et son utilisation devra être approuvée. L’ONCB arrêtera ceux qui l’utiliseront à des fins récréatives”, a déclaré Mana Siriphitthayawat.
“Les magasins de cannabis devront répondre aux critères pour obtenir des licences en vertu d’un nouveau règlement ministériel qui n’autorise que la vente à des fins médicales”, a t-il ajouté.
Boonthida Somchai, porte-parole du parti Bhumjaithai, a déclaré que le cannabis n’avait été décriminalisé que deux ans auparavant et que des gens avaient investi des dizaines de milliards de bahts dans des activités liées à cette plante.
“Le parti Bhumjaithai a proposé un projet de loi sur le contrôle du cannabis, et il devrait être meilleur que ce revirement de situation qui affectera la confiance des investisseurs”, a-t-elle déclaré, reprenant les commentaires faits mardi par le chef du parti, Anutin Charnvirakul.
En même temps, des représentants du groupe militant “Writing Thai Cannabis’ Future” ont annoncé mercredi qu’ils entameraient une grève de la faim jusqu’à ce que le gouvernement accepte d’organiser des audiences pour examiner les avantages du cannabis.
Le groupe a entamé un sit-in devant la Maison du gouvernement le 8 juillet pour protester contre la recriminalisation du cannabis.
Les leaders du groupe, Prasitchai Nunual et Akaradet Chakchinda, ont annoncé qu’ils intensifiaient leur protestation par une grève de la faim pour convaincre le gouvernement d’écouter les informations pertinentes avant de prendre une décision sur l’avenir du cannabis.
Le retrait du cannabis de la liste des stupéfiants était la politique phare du parti Bhumjaithai lors des élections de 2019, et Anutin Charnvirakul l’a rendu possible lorsqu’il était ministre de la Santé publique.
Dans le vide réglementaire qui a suivi, la consommation récréative a augmenté et des milliers de magasins de cannabis ont ouvert leurs portes dans tout le pays. Le Bhumjaithai a tenté de faire adopter un projet de loi sur le cannabis lorsqu’il était au pouvoir dans le précédent gouvernement, mais le temps a manqué l’année dernière.
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L’ouverture des boutiques vendant du cannabis aurait dû être cadrée, il y en a beaucoup trop dans certaines villes. Elles se touchent, à croire que les Thaïlandais et les touristes sont en grande dépendance ???
Cela fait très bizarre quand on arrive dans ce pays…