La Malaisie et Singapour renforcent leurs réglementations sur les réseaux sociaux et les places de marché en ligne afin de lutter contre la montée des escroqueries en ligne et de protéger les mineurs.
En Malaisie, les plateformes telles que Facebook (propriété de Meta Platforms), X (anciennement Twitter, propriété d’Elon Musk) et TikTok (propriété de ByteDance) devront obtenir une licence d’ici la fin de l’année. La Commission malaisienne des communications et des multimédias (MCMC) a annoncé que ces plateformes devront s’enregistrer annuellement sous peine de sanctions pouvant atteindre 500 000 ringgits (environ 99 000 euros).
De son côté, Singapour a déjà mis en place des obligations pour les réseaux sociaux et les places de marché en ligne afin de détecter et de contrer les escroqueries. Le ministère de l’Intérieur a publié le mois dernier de nouveaux codes de pratique exigeant des plateformes telles que Facebook et Carousell qu’elles vérifient l’identité des vendeurs.
Selon Adrian Hia de Kaspersky, l’anonymat permis par ces plateformes en ligne, exploité par les cybercriminels, justifie ces nouvelles mesures. “Le phishing, les ransomwares et les escroqueries restent les problèmes les plus pressants en Asie du Sud-Est.” En 2022, la police malaisienne a signalé des pertes de 2,5 milliards de ringgits (environ 494 millions d’euros) liées aux escroqueries en ligne.
Singapour a enregistré un nombre record de 46 563 cas d’escroqueries en 2023, pour un montant total de 651,8 millions de dollars singapouriens (environ 447 millions d’euros). Les nouvelles réglementations visent à réduire ces chiffres d’ici la fin de l’année. “L’objectif principal du cadre réglementaire est de garantir un écosystème en ligne sûr et sécurisé pour tous les Singapouriens, en particulier nos enfants.”
L’urgence de réguler face à la sophistication des arnaques
Les escroqueries en ligne sont devenues de plus en plus sophistiquées, utilisant souvent l’image de célébrités pour tromper les utilisateurs. Elon Musk est une cible fréquente, les escrocs utilisant son image pour promouvoir des arnaques liées au Bitcoin et aux cryptomonnaies. L’utilisation de deepfakes pour créer de fausses vidéos réalistes de célébrités ajoute une couche de complexité supplémentaire.
Les plateformes comme Facebook ont également été critiquées pour leur lenteur à répondre aux problèmes liés aux escroqueries. Le cas de la star de TikTok, Grace Wolstenholme, qui a subi des pertes financières en raison d’un faux compte l’imitant sur Facebook, est emblématique.
Ces incidents soulignent la nécessité croissante de mesures réglementaires pour protéger les utilisateurs contre les escroqueries en ligne de plus en plus sophistiquées. Les nouvelles réglementations en Malaisie et à Singapour visent à répondre à ces défis en renforçant le contrôle et la responsabilité des plateformes.
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