Charoen Pokphand Foods (CPF), le géant thaïlandais de l’agroalimentaire, se trouve au cœur d’une controverse environnementale potentiellement dommageable pour sa réputation. Accusé d’avoir provoqué la prolifération du tilapia à menton noir, une espèce invasive dévastatrice pour l’écosystème aquatique thaïlandais, le groupe fait face à une pression accrue.
Le Conseil des avocats a annoncé son intention de déposer une plainte contre CPF le 16 août prochain, alléguant que l’entreprise aurait introduit le tilapia à menton noir en 2010. Selon les plaignants, des tilapias à menton noir se seraient échappés des installations de recherche de CPF, envahissant les eaux douces du pays et menaçant la biodiversité locale.
Un impact dévastateur sur l’aquaculture
Les conséquences de cette invasion sont graves pour l’aquaculture thaïlandaise, en particulier pour l’élevage de crevettes. Le tilapia à menton noir se nourrit des larves de crevettes, entraînant une baisse significative des rendements dans les fermes aquacoles. Les invasions de tilapia à menton noir touchent particulièrement les principales provinces productrices de crevettes en Thaïlande, notamment Surat Thani, Chanthaburi et Chachoengsao.
CPF rejette les accusations
CPF rejette fermement ces accusations, affirmant avoir détruit tous les spécimens de tilapia à menton noir importés en 2010 et s’être conformé aux réglementations en vigueur. Cependant, les preuves avancées par le Conseil des avocats, telles que le fait que CPF était le seul importateur de cette espèce en 2010 et que les premiers foyers d’invasion ont été signalés à proximité de ses installations, renforcent les soupçons.
Quelles conséquences pour CPF ?
Cette affaire pourrait avoir des répercussions significatives pour CPF. Au-delà des implications juridiques, le groupe pourrait perdre la confiance des consommateurs et des investisseurs préoccupés par les questions environnementales. Néanmoins, les analystes estiment que l’impact financier direct sur CPF devrait rester limité, étant donné que l’aquaculture représente une part relativement faible de son chiffre d’affaires.
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