Le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a rendu hommage le 9 août aux héros de l’indépendance bangladaise, son premier acte en tant que chef du gouvernement intérimaire, après le renversement de la Première ministre Hasina au terme de manifestations massives.
Sous une pluie battante, M. Yunus s’est rendu au principal mémorial érigé à Dacca en hommage aux millions de morts de la guerre de libération du Bangladesh de 1971 contre le Pakistan. Il prend les rênes de ce pays de 171 millions d’habitants, parmi les plus pauvres du monde, dans une situation de crise et d’instabilité politique chronique.
Aux côtés de leaders étudiants et de représentants de la société civile, membres du nouveau gouvernement chargé de conduire les réformes démocratiques, M. Yunus a déposé une gerbe aux couleurs du drapeau national, rouge et vert.
Économiste de 84 ans, Muhammad Yunus a prêté serment le 8 août quelques heures après son retour au Bangladesh, parlant d’un “jour glorieux” et d’une “deuxième indépendance” pour le pays.
Il doit mener “un processus démocratique” vers des élections libres, après les 15 années de pouvoir de Sheikh Hasina, 76 ans, qui a démissionné et fui lundi vers l’Inde.
Son fils, Sajeeb Wazed Joy, a assuré au quotidien The Times of India que sa mère “reviendra au Bangladesh quand le gouvernement intérimaire décidera d’organiser une élection”.
La transition politique incarnée par M. Yunus a été saluée. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, lui a adressé immédiatement ses “meilleurs vœux”, soulignant que l’Inde restait “déterminée à travailler (…) à la paix, à la sécurité” avec son voisin.
Les manifestations contre le gouvernement Hasina, qui ont fait plus de 455 morts, ont commencé début juillet après la réintroduction d’un système réservant près d’un tiers des emplois de la fonction publique aux descendants d’anciens combattants de la guerre d’indépendance, et privilégiant de fait les proches du parti de Mme Hasina, la Ligue Awami.
Les organisations de défense des droits humains accusaient le gouvernement Hasina de vouloir mettre les institutions à son service pour éradiquer toute dissidence.
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