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ASIE – CLIMAT : Le changement climatique affecte-t-il de la même façon tous les pays de la région ?

Date de publication : 12/08/2024
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Une chronique géopolitique d’Yves Carmona, ancien ambassadeur de France au Laos et au Népal.

 

Le réchauffement climatique peut susciter du fatalisme, être ignoré comme à Paris lors des JO où le public était félicité par les commentateurs car pendant les épreuves il était « chaud bouillant » pour soutenir les Français…

 


Le but de cet article est de montrer que des efforts considérables sont effectués en Asie pour réduire l’effet de serre dû au CO2, avec une efficacité parfois difficile à mesurer et aussi des contradictions dans les politiques menées.

 

Centrons-nous sur l’Asie du Sud-Est où se trouvent la majorité des lecteurs, on verra que face au changement climatique elle est fort active, y compris dans des pays en développement. Pour certains, c’est une question de survie car le ciel leur tombe déjà sur la tête, pour d’autres il s’agit de valoriser une ressource qu’ils détiennent en abondance ou de se mettre si possible à l’abri de la montée des océans, en tout cas des politiques de lutte contre le changement climatique y sont à l’œuvre, parfois plus que dans certains pays développés.

 

Le Vietnam est devenu une terre d’accueil pour un grand nombre d’investissements étrangers, d’Apple à H et M. Depuis le 3 juillet, la dérégulation y favorise l’énergie solaire et autres renouvelables.  En effet, les entreprises peuvent, depuis qu’a été pris le « décret 80 », d’application immédiate, échapper au monopole de « Vietnam Électricité » et acheter de l’énergie renouvelable. La volonté du pouvoir est bien de combattre les émissions de carbone en même temps que son industrialisation. A long terme, le gouvernement veut montrer sa détermination à parvenir à produire sans émissions de carbone en 2050.

 

Pour autant, il n’oublie pas la préservation des ressources naturelles puisqu’il vient de conclure, le 2 août dernier, avec son voisin laotien un mémorandum de coopération destiné à améliorer la protection et la gestion de la forêt, de part et d’autre de la frontière.

 

Il s’agit de lutter en commun contre les actes de destruction forestière, l’exploitation des ressources naturelles et des minéraux, ainsi que de livrer la chasse au commerce et au transport illégaux du bois et des produits forestiers, renforcer l’inspection, la supervision et l’échange d’informations sur la prévention et la lutte contre des incendies de forêt ainsi que le braconnage d’espèces animales en voie de disparition.

 

C’est que la forêt, bien commun, ne connaît pas les frontières. Si la Thaïlande a enregistré une diminution significative des incendies de forêt dans le nord du pays, grâce à des mesures proactives mises en place par les autorités, le Laos voisin est confronté à une augmentation inquiétante de la déforestation. En Thaïlande, le nombre de points chauds détectés dans les forêts de Chiang Mai et de Lamphun a diminué de 79% depuis le début de l’année.

 

Malgré ces progrès, la pollution de l’air reste un problème préoccupant aussi en Thaïlande. En 2023, plus d’un million de personnes ont été malades en raison de la fumée des incendies de forêt et des brûlis agricoles.

 

L’auteur de ces lignes se souvient du brouillard de pollution, « the haze » disait-on, qui parfois recouvrait la cité-État alors que celle-ci cherchait à se prémunir : c’est que les feux de brousse étaient allumés ailleurs, particulièrement dans la région de Chiang Mai.

 


Au Laos, malgré les efforts visant à lutter contre les incendies de forêt résultant de l’agriculture sur brûlis, les taux de déforestation ont grimpé en flèche, avec seulement 40 % des zones forestières restantes en 2023, contre 70 % depuis 1940. L’empiétement sur les terres forestières protégées du pays en 2023 a atteint environ 18 918 hectares. Le gouvernement a lancé un plan national de développement forestier pour la période 2021-2030.

 

Par ailleurs, le Laos envisage  de développer des parcs éoliens : le gouvernement et Naseng Wayo Renewable Development and Investment Co.Ltd, une société affiliée au groupe américain UPC Renewable, ont signé lundi 13 novembre 2023 un protocole d’accord sur une étude de faisabilité de projets d’énergie éolienne et le développement de stations de transformation de 500 kV ainsi qu’une ligne de transport d’électricité reliant les pays voisins pour vendre de l’électricité à l’étranger.

 

Le Laos lui aussi vise à atteindre l’objectif de réduction à zéro des émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici 2050.

 

Dans le même ordre d’idées, le Premier ministre a assisté à une cérémonie marquant l’installation de la première turbine du projet éolien Monsoon, le plus grand parc éolien d’Asie du Sud-Est, avec 133 éoliennes. Son coût total de construction est estimé à 900 millions d’USD.

 

L’hydroélectricité représente actuellement environ 70% de la production totale d’électricité au Laos et le pays compte actuellement 94 centrales électriques d’une capacité totale de 11 600 MW et 10 projets d’énergie éolienne d’une capacité nominale totale de 3,6 GW en phase de planification. Environ 80% de l’électricité produite au Laos est vendue à la Thaïlande et au Vietnam.

 

En 2022, les exportations d’électricité ont rapporté plus de 2,3 milliards d’USD de ses revenus alors que le pays a dû dépenser un peu plus de 40 millions d’USD en importations d’électricité. Le Laos vend actuellement de l’électricité à six pays, à savoir la Thaïlande, la Chine, le Myanmar, le Vietnam, le Cambodge et Singapour.

 

Encore faut-il ne pas tuer la poule aux œufs d’or. L’augmentation de la demande d’électricité au Laos est due à la fois au minage de crypto-monnaies et à des précipitations irrégulières !  De fait, la « pile électrique de l’Asie du Sud-Est » a autorisé en 2021 les  crypto-monnaies, qui représentent maintenant plus d’un tiers de la demande d’électricité laotienne, tandis que la baisse des précipitations a réduit la production d’hydroélectricité, entraînant des coupures de courant. Le pays est devenu importateur net de courant depuis 2021, nécessitant jusqu’à 600 mégawatts (MW) de capacité supplémentaire lors des pics de demande, ce qui a plus que doublé les coûts de la compagnie d’électricité criblée de dettes.

 

Afin de réduire les importations, le Laos construit actuellement des projets hydroélectriques de 720 MW, qui devraient être achevés d’ici la fin de l’année prochaine ; le pays souhaite augmenter la part de la production non hydroélectrique à 30 % d’ici 2025, contre un peu plus de 20 % actuellement.

 

En l’absence de projets majeurs engagés, cela semble peu probable et contraire aux exigences environnementales, de plus en plus suivies par le système financier. “Il existe des projets potentiels dans le domaine du charbon, mais en raison des pressions exercées par différentes organisations, il est très difficile d’obtenir un financement pour le charbon au cours de cette période”, selon Électricité du Laos, ajoutant que le pays essayait également de construire des projets hybrides solaire-hydroélectrique et éolien-hydroélectrique. L’année dernière, le Laos a déclaré qu’il ne fournirait pas d’électricité aux projets de crypto-monnaies qui n’avaient pas encore démarré…

 

Le lien entre éolien et hydro-électricité, l’auteur de ces lignes l’a connu lorsqu’il était au Laos il y a plus de 10 ans – oui, il faut du temps pour réaliser les grands projets d’infrastructure.

 

EDF, en charge du barrage de Nan Theung II, envisageait d’installer des éoliennes sur le lac de barrage. Accusé à tort, en particulier par la diplomatie américaine, de créer des nuisances environnementales, il constituait un support privilégié pour cette énergie renouvelable qui arrive maintenant à maturité.

 

Comme indiqué ci-dessus, la « pile électrique» bénéficierait aussi aux pays environnants, mais…

 

… l’extension d’un accord multilatéral conclu par Singapour en vue d’importer de l’énergie hydroélectrique du Laos est bloquée en raison de désaccords sur la manière dont l’énergie sera acheminée via la Malaisie et la Thaïlande.

 

L’interconnexion des réseaux est largement considérée comme une solution clé pour réduire la dépendance croissante à l’égard des combustibles fossiles pour la production d’électricité, et l’accord de 2022 était valable pour deux ans, jusqu’au 22 juin 2024.

 

Au cours des discussions qui ont eu lieu le mois dernier à Vientiane, les représentants de la Thaïlande et de la Malaisie ont demandé à Singapour de garantir l’achat d’une quantité fixe d’électricité pour couvrir les coûts de transmission, une condition que Singapour a refusée. L’extension de l’accord a été compliquée par la concurrence entre les économies pour l’accès à l’électricité renouvelable. La géopolitique permettra-t-elle à Singapour, la Malaisie et la Thaïlande de signer des accords de transmission ?

 

Encore faut-il que l’hydroélectricité ne soit pas un instrument d’aliénation, ce qui s’est déjà produit et menace l’avenir du Laos.

 

En juillet 2018, un barrage hydroélectrique en construction dans le sud du pays à Attapeu s’est effondré en cours de Construction, ce qui a coûté la vie à au moins 26 personnes, 131 ont été portées disparues et plus de 3 000 sont restées sans abri. Ce barrage était le fruit de la collaboration entre l’État laotien, une entreprise thaïlandaise et deux entreprises sud-coréennes.

 

Aussi inquiétant pour l’avenir, un barrage sur le Mékong près de Luang Prabang, bouche l’avenir de la capitale touristique du Laos, où les défenseurs de l’environnement et du patrimoine peinent à se faire entendre. « Aujourd’hui, le paysage est magnifique. Vous pouvez voir les rochers, le fleuve, les jardins sur la rive », décrit un guide conférencier, sous couvert d’anonymat, pour se protéger vis-à-vis du gouvernement autoritaire. « Une fois qu’ils auront terminé le barrage, le Mékong sera différent », concède-t-il.

 

À Luang Prabang, ancienne capitale royale du Laos cernée par les montagnes et le Mékong, les pagodes et les vieux bâtiments de style colonial français attirent des centaines de milliers de visiteurs par an. Mais l’avenir du site, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, est suspendu au chantier du barrage, devenu le symbole de la croissance poussée par le régime communiste en dépit des préoccupations environnementales ou sociales.

 

Un coût estimé de 3 milliards de dollars, 80 mètres de hauteur, 275 mètres de largeur : la méga-infrastructure doit produire 1 460 mégawatts d’électricité, avec une mise en service prévue en 2030, selon l’agence de presse laotienne.

 

Osons la question : pour le futur Laos, faut-il préserver une vocation touristique qui bénéfice essentiellement aux visiteurs étrangers ou assurer le développement économique que devrait permettre l’hydroélectricité ?

 

Pire encore, les compagnies détenues par l’État chinois accélèrent la construction de barrages dans ce pays que la Chine met progressivement sous sa coupe pour sa propre consommation.

 

La centrale de la rivière Nam Ou, une des plus importantes du pays alimentée grâce à 7 digues successives, à deux heures de route de montagne de Luang Prabang, en est un des fleurons.

 


Cheminons un peu plus vers l’Ouest. Au Pakistan, la forte hausse du prix de l’électricité  conduit ceux qui en ont les moyens à s’équiper de capteurs solaires, qui fleurissent sur la route de 25 km conduisant de l’aéroport à la capitale Islamabad : les toits en sont couverts.

 

Cela coûte 9 000 US dollars et supprime coupures de courant tout en réduisant fortement la facture d’électricité.

 

Un peu plus loin, le Népal, comme le Laos ci-dessus, a vocation à utiliser ses ressources, théoriquement considérables, en eau pour desservir les pays environnants.

 

Faut-il encore que les dangers géopolitiques et ceux liés au réchauffement climatique ne viennent pas se mettre en travers.

 

Dangers géopolitiques : le Bangladesh, qui n’est situé qu’à 25 km du Népal, est actuellement dans une crise tellement sérieuse que la Première ministre Sheikh Hasina a dû prendre la fuite et un gouvernement de salut public a été constitué sous l’autorité du prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, 84 ans, promoteur du micro-crédit. Il faut lui souhaiter bon courage ! Cette situation bloque évidemment toute tentative du Népal de fournir de l’électricité au Bangladesh où l’industrie textile en a bien besoin.

 

Dangers environnementaux : malgré un des réservoirs d’eau les mieux alimentés de la planète, l’Himalaya, le réchauffement menace, en faisant fondre les glaciers, de susciter un « tsunami vertical » noyant des centaines de villages en aval. C’est un expert étranger qui en signale le risque, les gérontes qui gouvernent le pays sont bien trop occupés par leurs jeux politiciens pour s’en soucier.

 

Pourtant, le Népal pourrait, pour la première fois de son histoire , grâce à un développement impressionnant de ses infrastructures hydroélectriques, exporter plus d’électricité qu’il n’en importe d’Inde, quand la mousson est suffisamment abondante et que l’Inde ne pratique pas le blocus comme ce fut le cas en 2015. Il pourrait en même temps cesser d’importer à grands frais du carburant d’origine fossile.

 

Encore faudrait-il un accord avec l’Inde et le Bangladesh et donc dans ce dernier pays une autorité gouvernementale pour le signer.

 

Heureusement, avec l’aide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement) certaines régions cherchent à éviter les inondations dévastatrices que le Népal connaît de manière récurrente, ainsi que l’auteur de ces lignes a pu le constater en 2017. Le centre de crise du Ministère des affaires étrangères l’avait alors alerté sur des touristes français en difficulté qui, heureusement, s’étaient déjà réfugiés hors du danger, mais les sommes prévues avaient été utilisées pour des Népalais dans le besoin.

 

C’est qu’en temps de mousson, de juin à septembre, accentuée par la crise climatique, des pluies diluviennes peuvent raser des centaines de villages comme ce fut le cas en 2020. En quelques secondes, des villageois ont eu juste le temps de se sauver mais ont perdu tout leur bétail. Ce pays qui ne produit guère de gaz à effets de serre y est particulièrement vulnérable, par la fonte des glaciers comme par les glissements de terrain. Le PNUE aide les villageois à protéger les forêts dont la destruction a fortement accru les glissements dans des régions où les pentes sont très fortes en reboisant 1300 ha de terrains pour s’adapter aux intempéries.

 

Terminons par l’Inde, à laquelle nous avons récemment (le 8 juillet dernier) consacré un article dans lequel nous signalions que des collecteurs de vote étaient littéralement morts de chaleur, au moins 33 jusqu’à juin. Paradoxalement, la campagne électorale a fait bien peu de place au changement climatique ou à l’environnement : ça ne semble pas intéresser les politiques, candidats comme électeurs.

 

Le thermomètre a atteint 52,9 ° C dans la région de Delhi, en fait  3° de trop selon un communiqué de l’agence météorologique. Les cyclones générateurs d’inondations meurtrières s’y sont ajoutés. Les médias se sont surtout penchés sur les implications électorales de ces tragédies mais bien peu sur leurs causes.

 

Pourtant, les manifestes du parti au pouvoir (BJP) comme du Congrès (opposition) prévoient des mesures contre le changement climatique, mais on a surtout évoqué le coût de la vie, le chômage, la corruption. Pourtant, les plus jeunes considèrent le changement climatique comme un enjeu majeur alors que d’autres, plus âgés, semblent plus préoccupés par les enjeux traditionnels. Or dans ce pays encore très agricole, les conditions climatiques constituent un sujet existentiel selon un professeur à Delhi de science politique internationale et politique climatique.

 

Yves Carmona

 

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