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BIRMANIE – CONFLIT : Entre la junte militaire et la Chine, un dialogue difficile, mais qui se poursuit

Date de publication : 18/08/2024
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Une chronique du conflit birman par François Guilbert

 

Après les propos acrimonieux exprimés publiquement le 5 août par le commandant-en-chef des services de la Défense, suivis de manifestations anti-chinoises dans quelques villes du pays (ex. Mandalay, Nay Pyi Taw, Rangoun), Pékin a dépêché le 8 août dans la capitale birmane l’ambassadeur Deng Xijun, son Envoyé spécial pour les Affaires asiatiques, puis le 14 août son Conseiller d’État-ministre des Affaires étrangères Wang Yi.

 

Il était devenu urgent de reprendre langue au plus haut niveau entre les deux pays, de rebâtir un minimum de confiance et d’apaiser autant que possible les esprits. Bien qu’elles ne soient pas publiquement exprimées avec virulences, les récriminations chinoises vis-à-vis du régime militaire installé par la force en février 2021 n’ont, elles aussi, cessé de se multiplier. Aujourd’hui, on n’est plus très loin d’une crise bilatérale ouverte aussi dommageable à des généraux putschistes à la recherche de soutiens étrangers qu’à un pays se faisant un chantre irénique aux quatre coins de la planète.

 

Aux accusations de fournitures de technologies de défense aux insurgés, Pékin a voulu répondre entre quatre yeux que la Chine respecte strictement le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de ses partenaires et voisins, soutient les efforts de la Birmanie pour retrouver la stabilité et fournit une aide constructive par le biais de consultations politiques dans le cadre légal notamment celui de la Constitution de 2008. Un récit politique ambitieux et décalé dans les faits, tant la Chine s’ingère continuellement dans les affaires intérieures de son voisin. Mais au-delà des réalités de terrain, c’est l’état d’esprit des relations bilatérales qui se modifie.

 

La chute de Lashio fin juillet a été perçue comme l’expression d’un changement majeur des rapports de force politico-militaires

 

Depuis la fin octobre 2023, les groupes ethniques armés hostiles à la junte délogent, chaque jour un peu plus, la Tatmadaw de ses positions à la frontière de la République populaire et dans tout le nord de l’État Shan. Pour la première fois des forces protégeant le gazoduc reliant Kyaukphyu au Yunnan ont été attaquées (province de Mandalay, 12 août), les Forces de défense du peuple (PDF) s’étant de plus emparées en juillet d’une unité de production bénéficiant d’investissements chinois (Alpha Cement) puis saisies, tout début août, de la principale unité de production de nickel opérée en co-entreprise dans la province de Sagaing.

 

Une spirale de revers de la Tatmadaw qui a entrainée dès le 25 juillet un appel du porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois demandant à ce que les entreprises et les citoyens chinois ne soient pas mis en danger. Pas si simple à entendre, tant les Chinois semblent État-partie à la guerre civile des deux côtés du spectre guerrier.

 

A Nay Pyi Taw, on juge l’offensive en cours de l’Alliance des trois fraternités comme bénéficiant, au minimum, d’un nihil obstat de décideurs chinois. Aux yeux des chefs de la Tatmadaw, les succès récemment emportés auraient plus à voir avec les fournitures d’armes, de technologies et d’expertises venues de l’autre côté de la frontière qu’avec l’incurie du commandement et des moyens déployés.

 

Pire, les plus hauts responsables de la junte voient dans les combattants kokang à l’offensive des Hans de Birmanie inféodés aux intérêts de la République populaire comme le sont également les Was qui ont su constituer le long de la frontière chinoise une enclave inexpugnable depuis des décennies avec la bienveillance des communistes chinois.

 

A contrario, au fil du temps les dirigeants de Zhongnanhai constatent l’incapacité grandissante du Conseil de l’administration de l’État (SAC) à contrôler le territoire national, à maîtriser les zones frontalières, à contrer les offensives dans le centre et l’ouest, à sortir le pays de son marasme économique et de son isolement diplomatique ; bref en un mot à protéger les intérêts stratégiques de Pékin dans un pays lui permettant d’accéder par la voie terrestre à l’océan Indien. Dans un tel contexte, les émissaires chinois sont venus pour tenter de rassurer leurs interlocuteurs sur les intentions de Pékin à court et moyen terme, le général Min Aung Hlaing exigeant, lui, un soutien politico-militaire immédiat plus affirmé et au fond à la hauteur de ce que lui procure la Russie depuis février 2021.

 

Les discussions de Nay Pyi Taw n’ont pas fait émerger de convergences sino-birmanes

 

Les communiqués publiés après les échanges de vues avec le chef de la junte sont de tonalités si différentes que l’on peut se demander si les acteurs ont participé aux mêmes réunions. Doutes et suspicions n’ont pas été levées. Loin s’en faut ! Pékin peut continuer de s’inquiéter de la préservation de ses intérêts en Birmanie, la junte pouvant être tentée d’essayer de rallier à sa cause des soutiens ethniques et xénophobes en promouvant un nationalisme aux teintes anti-chinoises, en particulier dans la région centrale de Mandalay.

 

A l’inverse, le SAC peut craindre que la Chine affiche sa « neutralité » face aux assauts conduits contre les positions de la Tatmadaw et ses alliés dans les États Shan et Kachin, s’appuie durablement sur des groupes armés à même de protéger ses intérêts économiques dans le nord du pays et continue de se montrer rétive à accorder des gestes de reconnaissance publique à son leader.

 

Les relations entre les parties ne sont pas rompues pour autant. Elles se sont poursuivies ces derniers jours en marge de la 9ème réunion ministérielle Lancang – Mékong (Chiang Mai, 16 août) mais également dans un format tripolaire avec la Thaïlande et le Laos, présidence en exercice de l’ASEAN. Chacun cherche à garder la face et ne pas aggraver une crise déjà sérieuse. Même si le régime militaire du général Min Aung Hlaing n’est pas le plus idoine pour mener à bien des projets bilatéraux ambitieux avec la Chine, son effondrement au profit de groupes suspectés d’être proches des Américains est une perspective dont le régime chinois entend bien se garder.

 

Pour autant, le statu quo ne saurait être une solution pour esquisser un processus de sortie de crise. Malheureusement, du côté des dirigeants du SAC, on veut encore parier sur la manière forte. C’est pourquoi à Pékin, on cherche à se convaincre que des élections générales, mêmes partielles l’année prochaine, pourraient constituer une amorce de solution mais pour cela encore faudrait-il que le général Min Aung Hlaing accepte l’instauration d’une administration intérimaire un minimum crédible, et soucieuse des intérêts à long terme de la coopération sino-birmane. Mais voilà un schéma auquel le général Min Aung Hlaing ne semble pas vouloir adhérer.

 

Pour y parvenir néanmoins, le Parti communiste chinois et l’ambassade de Chine à Rangoun, dotée depuis une semaine d’une nouvelle cheffe de mission diplomatique Mme Ma Jia (56 ans, ex-numéro 2 à l’ambassade de New Delhi, en poste en Birmanie de 1995 à 1998), multiplient les contacts avec les partis politiques enregistrés et les deux derniers parrains des régimes militaires passés, les généraux Than Shwe (91 ans) et Thein Sein (76 ans).

 

Les élections générales de 2025 sont un point de discorde bilatéral qui ne dit pas encore son nom

 

Si lors de son tête-à-tête avec le général Min Aung Hlaing le Conseiller d’État Wang Yi a fait savoir à son interlocuteur la disponibilité de son pays à apporter « une assistance technique » au recensement des électeurs et son soutien à la possibilité d’organiser des élections à l‘échelle nationale (sans mention de date), cette posture n’en cache pas moins une somme de divergences chinoises avec la stratégie du SAC. Celles-ci ne sont pas liées à la perspective de voir les violences s’accroître comme l’a rappelé immédiatement le gouvernement d’opposition (NUG), au calendrier de la junte et encore moins à l’instauration d’un régime démocratique voire un État de droit mais sur le caractère indispensable d’un changement de régime avant les votations.

 

Pékin, comme la plupart des capitales étrangères, souhaite la mise en place d’un dialogue politique inclusif et des élections prenant en compte « toutes les parties ». Elle le dit au SAC, notamment en continuant de solliciter pour ses dirigeants de passage à Nay Pyi Taw une entrevue avec Daw Aung San Suu Kyi. A défaut d’un retour formel dans le jeu politique de la prix Nobel de la Paix, la Chine ne désespère pas de voir se constituer une administration pré-électorale associant des sympathisants de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie.

 

Il s’agit pour elle d’éviter une conquête du pouvoir par le NUG. Il est jugé comme étant un Cheval de Troie des Occidentaux et pouvant s’immiscer à l’avenir dans les relations sino-birmanes. A Pékin, on n’a d’ailleurs certainement pas manqué de noter que dans la foulée de la visite de Wang Yi, le Département d’État et l’USAID ont tenu une réunion en ligne avec le président en exercice du NUG, Duwa Lashi La.

 

Si pour la Chine les relations avec l’opposition démocratique sont et seront difficiles, il ne faut pas croire pour autant qu’elles sont beaucoup plus aisées avec le clan militaire.

 

Wang Yi s’est entretenu le 15 août avec le général Than Shwe mais sans que son déplacement à sa résidence n’ait bénéficié d’une couverture de presse digne de ce nom.

 

Plus significatif, il n’a pas visité le général Thein Sein alors qu’un tel entretien aurait pu faire sens après les échanges tenus entre les deux hommes à Pékin le 29 juin. Cette absence à l’agenda n’est certainement pas fortuite. A ce stade, le général Min Aung Hlaing n’entend pas céder une once de pouvoir, y compris à celui qui l’a précédé au plus hautes fonctions politiques et militaires de l’État. Au final, la première rencontre depuis le putsch entre le numéro 1 du SAC et Wang Yi n’a pas esquissé de perspectives de désescalade voire un retour de la junte à une table de discussions pour suspendre les combats, ad minima, dans le nord de l’État Shan.

 

Aucune annonce n’a été faite pour un nouvel accord de cessez-le-feu parrainé ou une prolongation de celui ayant eu pour objet de geler l’offensive 1027 en janvier 2024. Cette absence d’avancée diplomatique est problématique pour Pékin car elle met à mal son rôle de médiateur entre les multiples parties au conflit. Si les combats gagnent encore en intensité ou se traduisent par de nouvelles prises symboliques fortes (ex. Muse), la Chine affichera urbi et orbi les limites de son influence or les intérêts de la République populaire vont en Birmanie bien au-delà du nord de l’État Shan.

 

Le risque de perte de face est d’autant plus grand que l’opposition n’hésite pas à afficher ses ambitions de conquête avec sa nouvelle opération Shan-Man et la Tatmadaw ses velléités de retour victorieux dans le nord (opération Hsinbyushin) pour restaurer quelque peu l’image du SAC et de ses deux principaux chefs militaires.

 

Dans ce contexte belliqueux, la Chine est sous-pression. Le SAC veut des gestes tangibles de soutien à ses actions armées et l’opposition attend elle aussi des preuves d’influence de la Chine sur la junte. Le 6 août, l’Alliance des trois fraternités en a appelé dans un courrier public Wang Yi à intercéder pour une cessation des bombardements aériens de la Tatmadaw sur les cibles civiles. Face à un tel écheveau d’exigences pas facile de construire des relations sino-birmanes consensuelles et fraternelles (Pauk Phaw) et espérer sereinement fêter l’année prochaine le 75ème anniversaires des relations diplomatiques.

 

François Guilbert

 

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