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THAÏLANDE – CHRONIQUE : Où peut-on trouver les plus belles vagues siamoises ?

Date de publication : 02/09/2024
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Une chronique siamoise et sociétale de Patrick Chesneau

 

C’est à ça que ressemblent les avis de recherche. Lorsque de nombreux internautes demandent : ” Où se trouvent les plus belles vagues en Thaïlande ?  Les plus fortes, les plus impressionnantes ? Voire les plus risquées, les plus dangereuses ? “.

 

Aucune précision n’est fournie mais on sent qu’il s’agit d’amateurs de baignades vivifiantes, de surf, de plongée ou de snorkeling. Cette traque de la plus jolie vague indique de toutes façons qu’on a affaire à des amateurs de sensations fortes.

 

Quand bien même la question revient avec insistance, d’instinct je ne me sens pas concerné. Genre… ” les vagues passent et elles emportent mes rêves évanouis “. Pourtant, il m’arrive d’y réfléchir. Parfois, un tilt retentit. C’est ce qui vient d’arriver. Un matin de rosée, une éclosion de mémoire.

 

Effectivement j’ai aperçu une vaguelette, il y a environ 6 mois. Elle correspondait au millimètre près à ce que suggère la demande des aventuriers de la toile mondiale. Par effet boomerang, j’ai réalisé avoir assisté par le plus grand des hasards aux prémices de l’une de ces vagues majestueuses (dans majestueuses, il y a tueuses).

 

Reconstitution mémorielle. C’était à 300 mètres de la côte, dans le sud de la Thaïlande. En plein golfe du Siam. J’avoue qu’elle m’avait semblé initialement un peu à l’étroit entre deux creux. Si je n’en ai pas tenu compte, c’est que dans ce décor naturellement grandiose, tout incitait au relâchement. Un ciel bleu azur. En surface, l’immensité liquide arborait un sémillant dégradé de tons chatoyants. Camaïeu de vert, oscillant entre pastel et obsidienne. En vert et contre tout, voilà qui autorise un panorama idyllique. J’amorçais sans le comprendre une romance à faire chavirer beaucoup de mes certitudes.

 

Entre nuance subreptice et réalité indubitable, je résistais à la fugacité des événements. Rechignant à admettre l’évidence d’une subite brutalité climatique. Ainsi, pendant de longues minutes, j’ai persisté à me laisser bercer. Doux ressac. Gagné par une indolence réparatrice. Les embruns étaient apaisants. Comme s’ils avaient entrepris de cautériser les plaies de la vie.

 

Brusquement, sans crier gare, l’objet de mon désir a entamé une impétueuse métamorphose. Tableau improvisé. Le friselis du début s’était mué en une barrière liquide tonitruante. Effort de titan souligné par un liseré d’écume blanche juché sur la partie supérieure de la masse ombrageuse. Pourquoi ma compagne impromptue, surgie de l’abysse, avait-elle accompli cette prouesse ? Pour m’impressionner ? A l’appui de cette explication géophysique, la vague est rapidement devenue une muraille puissante. Infranchissable. Comme jaillie d’un coup de rein tellurique…

 

D’ailleurs, je me remémore un détail en parfaite coïncidence avec le portrait-robot diffusé sur les médias numériques. De prime abord, l’allure générale de la vague était celle d’une silhouette ondoyante. Une accorte sylphide sur la ligne de crête. Elle avançait tout en rythme, distribuant de grands coups de hanches, à droite, à gauche. Ça chaloupait… Il fallait être soi-même solidement arrimé pour ne pas choper le tournis. Mais quel galbe !  Un rouleau si bien roulé. Je me suis dit: ” pas mal du tout cette vague. Coquette en plus “. Je l’ai regardée. Elle m’a regardé. J’ai eu l’impression fugace mais prégnante que malgré sa position plutôt instable au milieu de courants assez violents, elle m’avait souri.

 

Et puis tout à trac, elle a pivoté. Un joli demi-tour des plus aguichants. Et foncé droit vers le grand large. Cinglant peut-être vers de mystérieux continents. Je me suis agrippé à l’audacieuse trajectoire de mon regard. Essayant de la suivre en train de danser, presque ballottée. C’était certainement ce qu’on appelle… la mer à voir. Non pas la mer à boire. Confusion jusqu’à plus soif. Sur cette étendue sans limites, je me suis accroché à son image comme à une bouée  mais à un moment donné, j’ai dû décrocher. Mes rétines ont lâché prise. Je l’ai perdue de vue comme si elle s’était évanouie à tout jamais parmi des milliers et des milliers d’autres vagues.

 

Le souvenir du tragique tsunami du 26 décembre 2004 n’en finit pas de hanter nos mémoires…

 

Patrick Chesneau

 

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