Une chronique diplomatique de Ioan Voicu

Observations préliminaires

Il existe un consensus clair sur le fait que l’événement diplomatique multilatéral le plus important de l’année est la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) avec 168 questions à son ordre du jour. À cet égard, il convient de commencer ces pages en se référant aux remarques introductives prononcées par le Président de l’Assemblée générale, M. Philémon Yang, à l’ouverture de la 79e session de l’AGNU le 10 septembre 2024.

Il a commencé son discours en rappelant que notre monde est confronté à de nombreux défis. Le changement climatique dévaste la planète et met en danger d’innombrables vies et sociétés. Les conflits et la violence armée font rage du Soudan à Haïti, de l’Ukraine à la bande de Gaza, laissant derrière eux des traces de mort, de destruction et de misère gratuite dans le monde entier. Les souffrances causées par la pauvreté et la faim continuent de perdurer. Les préjugés et la haine – souvent amplifiés par les nouveaux outils numériques qui apportent des opportunités mais aussi des risques – continuent d’alimenter les tensions et les conflits.

Le document contenant ce discours poursuit en soulignant que la liste des phénomènes négatifs s’allonge, semant le doute sur la capacité collective du monde à s’unir pour le bien commun. Il faut répondre aux doutes par un appel clair à l’action, en s’inspirant de la Charte des Nations Unies et des principes de la coopération internationale. Le monde doit démontrer que la coopération internationale reste l’outil le plus efficace à sa disposition pour « répondre aux problèmes profonds et sans frontières auxquels nous sommes confrontés ».

Philémon Yang estime que « la coopération entre les États membres est ce qui nous permet de mobiliser nos ressources collectives et notre ingéniosité pour réaliser les plus grandes aspirations de l’humanité, notamment la paix, la justice et le développement durable.L’Assemblée générale des Nations Unies, avec une composition quasi universelle de 193 États membres, « constitue notre plate-forme la plus puissante pour saisir pleinement sa promesse ».

Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies a également formulé un appel d’actualité : « Réaffirmons notre engagement envers les 8 milliards de personnes aux quatre coins du monde, en nous assurant que cette auguste instance peut et saura répondre à leurs espoirs d’un avenir meilleur. Les possibilités de le faire sont immenses, en particulier dans le contexte des révolutions technologiques, qui nous dotent de nouveaux outils puissants pour accélérer le progrès. Il nous appartient de veiller à ce que les bénéfices de la coopération internationale soient partagés régulièrement et équitablement, sans laisser personne de côté. »

La vision de l’avenir

La pierre angulaire de la présidence actuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies sera construite sur les principes d’unité dans la diversité, favorisant un environnement où chaque voix est non seulement entendue mais valorisée. La session devrait poursuivre la promotion de la paix, en veillant à ce que les efforts en faveur de la résolution des conflits soient à la fois proactifs et durables. Le développement durable sera un objectif clé, tout en s’efforçant d’équilibrer une croissance économique équitable avec la gouvernance environnementale.

Le Président exhortera l’Assemblée à intensifier sa détermination à donner la priorité à la résolution des conflits, y compris ceux qui sont insolubles dans la bande de Gaza, en Haïti et en Ukraine, ainsi qu’à trouver des solutions durables à la situation dans la région des Grands Lacs et ailleurs en Afrique.

Selon lui, l’Assemblée générale des Nations Unies doit s’appuyer sur l’élan du Sommet de l’avenir et insuffler une nouvelle vigueur à la réalisation de l’Agenda 2030 pour le développement durable, pierre angulaire de la mission de l’ONU.

Une attention particulière doit être accordée à la sauvegarde de l’avenir des populations et de la planète, aux pays les moins avancés, aux pays en développement sans littoral et aux petits États insulaires en développement, qui sont confrontés à des faiblesses structurelles uniques qui entravent leur développement durable.

Philémon Yang a également annoncé qu’il était déterminé à se concentrer sur les points suivants : la réforme du Conseil de Sécurité ; la revitalisation de l’Assemblée générale ; le Sommet social 2025 ; la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement ; la Conférence des Nations Unies en soutien à l’ODD 14 ; la quatrième Conférence de haut niveau sur les maladies transmissibles ; et la mise en œuvre du Pacte de l’avenir qui sera bientôt adopté.

Le 10 septembre 2024, le Secrétariat de l’ONU a publié le Manuel des délégués (116 pages) qui contient des informations de nature générale sur le siège des Nations Unies qui sont applicables tout au long de la 79e session de l’AGNU. Le Sommet de l’avenir est prévu pour le dimanche 22 septembre et le lundi 23 septembre 2024, avec une réunion de haut niveau sur la gestion des menaces existentielles posées par la mer.

António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a souligné dans le Manuel que la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies se déroule à un moment difficile pour les États membres, alors que les conflits font rage, que la catastrophe climatique s’accélère, que la pauvreté et les inégalités continuent de gâcher des vies et que les divisions et la polarisation augmentent. Le Sommet de l’avenir offrira aux dirigeants mondiaux l’occasion de relancer la collaboration multilatérale adaptée au XXIe siècle et de relever les nouveaux défis qui émergent sur la scène mondiale. L’objectif d’un monde plus pacifique et plus durable est le fil conducteur. L’Assemblée générale des Nations Unies est un organe de convocation et une plate-forme d’action uniques et essentiels dans un monde divisé et troublé. Avec l’engagement de tous, elle peut construire des ponts vers des solutions communes.

De son côté, Movses Abelian, Secrétaire général adjoint à l’Assemblée générale et à la gestion des conférences, a spécifiquement mentionné dans le même Manuel la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies pour commémorer et promouvoir la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, et la réunion de haut niveau sur la résistance aux antimicrobiens.

Le rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation (28 pages) a été réédité pour des raisons techniques le 10 septembre 2024. Dans ce document diplomatique fondamental, il est noté qu’en réponse à l’escalade des défis, le Secrétaire général a proposé son Nouvel Agenda pour la paix, exposant des propositions concrètes pour passer de la logique actuelle de concurrence mondiale à une action multilatérale pour la paix dans un monde en transition. Ce rapport appelle les États membres à s’engager à nouveau en faveur de la Charte des Nations Unies et des principes de confiance, de solidarité et d’universalité pour faire face aux menaces interdépendantes qui pèsent sur notre avenir commun.

Dans le même contexte, António Guterres déclare : « À chaque étape, notre Organisation et notre personnel continueront d’être solidaires des peuples du monde en ces temps difficiles, alors que nous cherchons à forger ensemble un avenir plus pacifique, plus sain, plus égalitaire et plus prospère, et un monde qui ne laisse personne de côté.

Nous pouvons espérer que l’Assemblée générale des Nations Unies sera en mesure de donner une concrétisation à cette noble aspiration.

Ioan Voicu

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