L’Indonésie puise dans son passé de colonie néerlandaise pour renforcer ses chances de qualification à la Coupe du monde de football. Sa première et unique participation à ce jour remonte à 1938, lors de la Coupe du monde en France. Sous le nom des Indes orientales néerlandaises, l’équipe fut éliminée dès le premier tour après une lourde défaite 6-0 contre la Hongrie.

À cette époque, le pays était déjà agité par les prémices de son mouvement indépendantiste, après plusieurs siècles de domination néerlandaise. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’archipel passa sous l’occupation japonaise, avant que les forces nationalistes indonésiennes ne déclarent l’indépendance en 1945. Après quatre années de lutte armée, l’Indonésie obtint sa pleine souveraineté en décembre 1949.

L’équipe nationale post-indépendance, désormais composée exclusivement de joueurs locaux, devint rapidement un symbole fort de la renaissance nationale. Toutefois, le développement du football dans le pays s’est longtemps heurté à des problèmes organisationnels et financiers. Contrairement à des nations asiatiques comme la Corée du Sud, le Japon, l’Arabie saoudite ou l’Iran, qui ont réussi à établir des structures solides et performantes, l’Indonésie n’a pas su capitaliser sur son potentiel footballistique.

Il a fallu attendre 1994 pour que le pays lance sa première ligue entièrement professionnelle.

Malgré des décennies de performances modestes, l’équipe nationale a franchi une étape historique en atteignant en 2023 le troisième tour des qualifications pour la Coupe du monde. Cette progression s’explique en partie par une nouvelle approche : l’acceptation du passé colonial et le recrutement de joueurs issus de la diaspora.

L’Indonésie s’est appuyée sur les règles de la FIFA permettant à des joueurs de représenter un pays en raison de leurs origines familiales, même s’ils sont nés à l’étranger. De nombreux talents de la diaspora indonésienne aux Pays-Bas ont ainsi été intégrés à l’équipe nationale.

Aujourd’hui, l’effectif comprend plus de joueurs nés aux Pays-Bas que sur l’archipel lui-même.

Ces joueurs, parfois considérés comme insuffisants pour les équipes de leur pays natal, apportent néanmoins une réelle contribution à l’Indonésie. Maarten Paes, ancien gardien néerlandais des moins de 21 ans, a brillé lors de son premier match contre l’Arabie saoudite. Le capitaine Jay Idzes, recruté en 2024, évolue aujourd’hui dans l’élite italienne. Récemment, deux autres joueurs du championnat néerlandais, Mees Hilgers et Eliano Reijnders, ont été naturalisés et pourront participer aux prochains matchs de qualification.

En adoptant cette approche, l’Indonésie espère réduire l’écart avec les grandes nations du football asiatique et mondiale. L’objectif est désormais clair : décrocher une place en Coupe du monde et écrire un nouveau chapitre dans l’histoire du football indonésien.

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