Mardi, des milliers de Marines américains et philippins ont entamé dix jours d’exercices militaires dans le nord et l’ouest des Philippines. Ces manœuvres, planifiées de longue date, coïncident toutefois avec une montée en tension dans la région, survenant au lendemain d’importantes opérations militaires chinoises autour de Taïwan.
Alors que les exercices débutaient, le gouvernement philippin a révélé qu’un de ses navires civils de patrouille avait été endommagé le 11 octobre après avoir été “délibérément heurté” par un navire de la “milice maritime chinoise”. Le Bureau de la pêche et des ressources aquatiques a précisé que l’avant-droit du navire avait été touché à environ neuf kilomètres de l’île de Thitu. L’équipage est sain et sauf et a pu regagner Thitu après avoir terminé sa patrouille.
Ces manœuvres militaires se concentrent notamment sur la défense de la côte nord des Philippines, qui fait face à Taïwan – une île que Pékin revendique comme une province à réintégrer au territoire chinois.
Les exercices annuels surviennent en pleine tension entre la Chine et les Philippines, allié des États-Unis, à propos de plusieurs récifs disputés en mer de Chine méridionale. Pékin, qui revendique presque toute cette mer, a récemment multiplié les accrochages avec les patrouilles philippines.
Interrogé sur le moment choisi pour ces exercices, le major-général Arturo Rojas, commandant des Marines philippins, a assuré qu’ils avaient été programmés bien avant ces derniers événements et “n’avaient aucun lien avec la situation actuelle dans la région”.
De son côté, le colonel Stuart Glenn, représentant des Marines américains, a souligné lors de la cérémonie d’ouverture à Manille que ces manœuvres permettraient aux “partenaires et alliés dans la région de renforcer leurs capacités” afin de “répondre à toute crise ou urgence éventuelle”.
Les exercices incluront des tirs réels sur la côte nord de l’île de Luzon, située à quelque 800 kilomètres au sud de Taïwan, ainsi que des opérations sur l’île de Palawan, face à la mer de Chine méridionale. “Il s’agit d’une doctrine de défense côtière,” a expliqué le général de brigade Vicente Blanco, directeur des exercices côté philippin. “Nous nous entraînons pour prévenir une éventuelle intrusion sur notre territoire”. Cependant, il a précisé que “ces manœuvres n’ont pas pour objectif de participer à un quelconque conflit.”
Les États-Unis et les Philippines mobilisent chacun un millier de militaires pour cet exercice, avec la participation de contingents plus modestes venus d’Australie, du Royaume-Uni, du Japon et de Corée du Sud. La France, la Thaïlande et l’Indonésie ont également dépêché des observateurs.
Selon un communiqué, les exercices incluront un débarquement amphibie et une formation aux “techniques de défense” contre des menaces chimiques et biologiques.
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