Nous reproduisons ici une tribune du site The Diplomat
La meilleure chose que l’on puisse dire à propos de la volonté de la Thaïlande et de la Malaisie de rejoindre les BRICS, actuellement réunis à Kazan (Russie) est que cela ne leur coûtera rien. Elles n’y gagneront pas grand-chose non plus.
L’idée de regrouper le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud est née d’une expérience de Goldman Sachs, un moyen pour la banque de répartir son portefeuille d’obligations dans les pays en développement avancés. Lorsque l’idée a été reprise par ces pays à la fin des années 2000, il s’agissait uniquement d’un club de gentlemen où les participants pouvaient se réunir pour déplorer le fait que l’ordre international dirigé par les États-Unis leur avait apparemment fait un mauvais cadeau.
Pourtant, les BRICS ne sont pas un club géopolitique puisque la plupart des membres (la Chine et l’Inde, par exemple) ont des intérêts contradictoires. Si l’Arabie saoudite rejoint les BRICS, elle sera assise à côté de l’Iran (un nouveau membre), son rival hégémonique au Moyen-Orient. Cela garantit que rien d’important ne sera discuté lors des sommets des BRICS. (Comment voulez-vous avoir une conversation sérieuse sur l’énergie, par exemple, avec tous ces intérêts contradictoires ?)
En outre, la Russie, la Chine et l’Iran sont désormais fermement décidés à démolir l’ordre occidental. Le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud (plus l’Égypte et les Émirats arabes unis, deux nouveaux membres) sont tout à fait satisfaits de cet ordre. Il faut donc dire adieu à toute conversation sérieuse sur la sécurité lors des sommets des BRICS.
L’économie est le seul sujet dont les membres pourraient discuter correctement, mais les BRICS ne sont pas non plus un club économique. Lors d’une interview accordée aux médias chinois , le Premier ministre malaisien a déclaré que les BRICS n’étaient pas un club économique.
Dans une interview accordée aux médias chinois le mois dernier, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim semblait convaincu que les BRICS pourraient un jour créer une monnaie commune susceptible de rivaliser avec le dollar américain. Il n’a manifestement pas écouté le sommet des BRICS de l’année dernière, où la première chose que les dirigeants ont dite ou presque a été qu’ils ne voulaient pas d’une monnaie des BRICS.
Il existe la Nouvelle banque de développement des BRICS, qui dispose de fonds importants. Mais il n’est pas nécessaire d’être membre des BRICS pour y accéder. Le Bangladesh et l’Uruguay sont membres de la banque de développement, mais pas du bloc. En outre, l’adhésion aux BRICS ne donnerait pas à la Thaïlande ou à la Malaisie beaucoup d’influence sur le fonctionnement de la banque de développement, étant donné que le document fondateur stipule que les cinq membres initiaux détiendront toujours 55 % du total des droits de vote, et que la quasi-totalité des fonds sont fournis par la Chine.
Il existe également l’accord de réserve contingente des BRICS, mais, du moins pour l’instant, il est peu probable que la Malaisie et la Thaïlande subissent des pressions à court terme sur leur balance des paiements, et si c’était le cas, elles font déjà partie d’autres accords d’échange de devises. En outre, si vous êtes un dirigeant réformiste, comme le Premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin, l’adhésion aux BRICS n’est même pas un moyen d’inciter votre propre bureaucratie à mettre en œuvre des réformes structurelles indispensables, puisqu’il n’y a pas de conditions structurelles à l’adhésion, ce qui explique pourquoi l’Éthiopie, l’un des pays les plus pauvres du monde, a pu rejoindre les BRICS.
L’Indonésie a jeté un coup d’œil aux BRICS l’année dernière et a dit « non ». L’Argentine a fait de même après l’arrivée d’un nouveau président ultra libéral, Javier Milei, très aligné sur les États-Unis.
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Article, Pas sérieux !!!
Les BRICS vont changer les rapports géopolitique et rapidement.
Pour votre gouverne l’INDONESIE est elle aussi présente au sommet des BRICS a Kazan …
Cet article se réfère à une situation politique qui n’est plus actuelle. Le premier ministre nommé ne l’est plus. Continuité diplomatique ou non ? Si l’adhésion aux BRIC’S (aujourd’hui BRIC’S +) ne présente aucun (ou peu), d’intérêt pour la Thaïlande, ce qui serait, selon l’article, la position de l’Indonésie du moins anciennement. En effet à la date du 10 aout 2023, l’Indonésie (avec 22 autres pays) aurait soumis sa candidature à une adhésion au “club”. Quelles sont les motivations et les intérêts d’une participation thaïlandaise au “club” (de son point de vue) notamment s’il n’y a, selon l’article, aucun intérêt à une telle adhésion ? Quelles circonstances ont conduit à modifier la position indonésienne ? L’extension de la demande de candidature à 3 membres de l’ASEAN modifie t-elle la donne géopolitique régionale ? Quelle est la place de la Chine dans cet ensemble “hétéroclite” dont elle entend avoir le leadership plus ou moins hégémonique face à la Russie, notamment dans la zone asiatique et au delà ?