GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Un fleuve royal, une justice royale
Impossible, pour qui aime et connait la Thaïlande, de ne pas s’incliner respectueusement devant le faste de la procession des barges royales sur le fleuve Chao Praya qui s’est tenue le 27 octobre pour le 72 e anniversaire de SM le Roi Rama X. Ce spectacle fait partie des moments incontournables de la vie de la royauté Thaïlandaise. Il redit aussi l’importance de l’eau et des voies navigables dans le destin de ce royaume dont la capitale fut longtemps Ayuthaya, surnommée la « Venise de l’Asie » par les missionnaires et les visiteurs occidentaux qui pouvaient témoigner de son opulence.
Impossible, aussi, de ne pas être inquiet devant le refus des législateurs Thaïlandais de considérer une loi d’amnistie étendue qui permettrait aux activistes accusés ou condamnés pour lèse majesté, de recouvrer la liberté. S’ils sont coupables au regard de la loi, une fois jugés, ceux ci ne représentent pas un danger pour la société et le pays. Leur volonté de débattre de la question monarchique est d’ailleurs partagée par une grande partie de l’électorat, qui a voté pour le parti Move Forward désormais dissous.
Fleuve royal, Justice royale : les deux vont ensemble en Thaïlande. Mais il y a une différence. La justice concerne des hommes et des femmes. Elle doit être équitable et respectée. Or pour l’heure, les contrevenants à l’article 112 ne sont pas des accusés et des justiciables comme les autres. On ne peut que le constater et le déplorer, dans un pays où les barges royales demeurent le symbole de l’unité, et de la dévotion d’un peuple pour son monarque.