Un tribunal thaïlandais a créé la surprise en acquittant Wanna Suansan, une ressortissante thaïlandaise accusée de complicité dans l’attentat meurtrier du sanctuaire d’Erawan en 2015. Ce verdict, rendu après sept années de procédure, relance le débat autour d’une affaire qui continue de susciter de vives réactions.
L’attentat, qui avait coûté la vie à 20 personnes dont 14 étrangers et blessé plus de 140 autres personnes, principalement des touristes chinois, avait profondément choqué la Thaïlande et la communauté internationale. Les autorités avaient rapidement arrêté plusieurs suspects, dont Wanna Suansan, soupçonnée d’avoir loué un appartement où des explosifs auraient été fabriqués.
Des doutes sur les preuves
Cependant, le tribunal a estimé que les preuves contre Wanna étaient insuffisantes. L’absence de lien direct entre la jeune femme et l’attentat, ainsi que des incohérences dans les témoignages ont poussé les juges à la relaxer. Cette décision soulève de nombreuses questions sur la qualité de l’enquête et sur la véritable identité des responsables de ce drame.
En parallèle, le procès de deux autres suspects, Yusufu Mieraili et Bilal Mohammad, se poursuit. Ces hommes, d’origine ouïghoure, sont accusés d’avoir directement participé à l’attentat. Mais leur procès est marqué par de nombreux retards et par des allégations de torture, ce qui complique la tâche des enquêteurs.
Les motivations de cet attentat restent également floues. Si les autorités avaient initialement évoqué un lien avec des réseaux de passeurs, d’autres pistes ont été explorées, notamment celle d’un acte de vengeance de la part de séparatistes ouïghours.
Un tournant dans l’enquête
L’acquittement de Wanna Suansan marque un tournant dans cette affaire. Il souligne la complexité de l’enquête et la difficulté de faire la lumière sur un événement aussi tragique. Les autorités thaïlandaises vont devoir poursuivre leurs investigations pour tenter de découvrir la vérité et de traduire en justice les véritables responsables de cet attentat qui a marqué l’histoire du pays.
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Donc les magistrats thailandais sont de vrais magistrats.