Thierry Mathou, actuel directeur d’Asie au Ministère français des Affaires étrangères, est pressenti pour remplacer Jacques Lapouge comme Ambassadeur de France à Bangkok. Selon nos informations, sa nomination est acquise, et son nom aurait été soumis aux autorités thaïlandaises. L’intéressé a précédemment été en poste comme Ambassadeur en Birmanie et aux Philippines. For connaisseur de la région, il est un spécialiste des civilisations himalayennes.
Le départ prématuré de Jacques Lapouge, dont le départ comme Ambassadeur de France à Bangkok à la mi août était inattendu, a aussitôt rallumé la machine à rumeurs du coté du Quai d’Orsay. Gavroche est en mesure de dévoiler le nom le plus souvent cité pour le remplacer: il s’agit de Thierry Mathou, actuel directeur d’Asie au ministère des Affaires étrangères, auparavant en poste en Birmanie et aux Philippines. Information à confirmer car son nom doit encore recevoir l’agrément des autorités thaïlandaises.
Voici la biographie de Thierry Mathou publiée par les éditions l’Harmattan dont il est l’un des auteurs
Thierry Mathou est Diplomate de carrière, spécialiste de l’Asie, où il a servi pendant plus de vingt ans, en particulier en Chine, Thierry Mathou a été notamment consul général à Shanghai et ambassadeur en Birmanie puis aux Philippines. Il est actuellement Directeur d’Asie et d’Océanie au Ministère de l’Europe et des affaires étrangères.
Son parcours académique l’a amené à se spécialiser dans l’étude des marches himalayennes et de la relation entre la Chine et l’Inde.
C’est dans ce cadre qu’il consacre ses recherches à la géopolitique et à la sociologie politique du monde himalayen, et a choisi le Bhoutan comme principal terrain d’études. Auteur d’une thèse de sciences politiques sur l’interaction entre la politique étrangère du Bhoutan et son processus d’institutionnalisation, il a identifié le royaume comme un cas particulier dans le domaine de la transitologie – étude des processus de transition politique – en proposant la notion de “transition catalytique” (changement dans la continuité) qui différencie l’évolution politique et institutionnelle du Bhoutan des deux principaux modèles transitionnels (structuraliste et volontariste). Il s’intéresse dans ce cadre au développement de la monarchie bhoutanaise – récente à l’échelle des monarchies asiatiques – à son articulation avec la tradition bouddhiste, à la maturation de l’état-nation, et à l’émergence d’une idéologie nationale forgée autour du concept de “Bonheur National Brut”.
Son intérêt pour la dialectique tradition-modernité, qui est au cœur de la stratégie de développement bhoutanaise, l’a conduit à initier en 2015 et à piloter le “Tashi Gomang Project” un programme de terrain destiné à préserver et à promouvoir la tradition des Tashi Gomang, spécifique au Bhoutan, tant sous l’angle de l’objet lui-même – un autel portable miniature utilisé à partir du 17ème siècle pour l’unification politico-religieuse du pays – que des pratiques rituelles qui entourent son utilisation. Trente-sept Tashi Gomang ont été retrouvés grâce à ce projet, répertoriés, restaurés, présentés pour 29 d’entre eux lors d’une exposition patrimoniale organisée à Thimphu (novembre 2016 – février 2017), et six officiants (manip) ont été formés pour reprendre le flambeau de la tradition qui était sur le point de disparaître, mais est désormais classée au rang des trésors nationaux du Bhoutan. L’ambition du projet est maintenant de sensibiliser la communauté des chercheurs à l’intérêt d’approfondir l’étude des Tashi Gomang tant sous l’angle de l’iconographie religieuse que des pratiques rituelles et sociales qui s’y rattachent.
Les travaux de Thierry Mathou portent également sur la dimension stratégique de l’arc himalayen. Il travaille dans ce cadre à une histoire géopolitique de l’Himalaya.
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