Gavroche connait Jimmy Lai de longue date. Alors que notre média naissait tout juste, en 1994, il y a bientôt trente ans (et oui !), Jimmy Lai lançait à Hong Kong son quotidien populaire en langue chinoise Apple Daily. L’homme avait fait fortune dans le textile. Il s’agissait alors de réveiller la société civile et l’opinion dans ce territoire qui s’apprêtait à être rétrocédé par le Royaume Uni à la Chine populaire. Trois ans plus tard, en juillet 1997, le rideau tombait. La colonie n’était plus. Jimmy Lai et tous les avocats de la démocratie se retrouvaient seuls face à Pékin.
Aujourd’hui, la morale de l’histoire est implacable. Jimmy Lai, 76 ans, est en prison. Accusé de sédition. Accusé, surtout, d’avoir osé tenir tête au régime communiste que ses parents avaient fuit dans les années 1950. Et qui se bat pour lui dans la presse internationale ? Presque personne ! Le Wall Street Journal, le quotidien financier qui prend toujours garde de ne pas froisser la Chine, a toutefois publié un très bon portrait de lui dans son édition du 20 novembre. Tant mieux. L’homme est riche. Il dispose d’un passeport britannique. A Londres, le nouveau premier ministre Keir Starmer demande sa libération. Qu’adviendra-t-il ? Évidemment, ce que Xi Jinping, le grand timonier communiste, aura décidé. Mais ne détournons pas les yeux. Ouvrons les. Jimmy Lai mérite notre attention et notre soutien. A Gavroche, nous ne l’oublions pas.
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