Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a demandé, mercredi 27 novembre, un mandat d’arrêt pour déportation et persécution, des crimes contre l’humanité qui auraient été commis en 2017 par l’armée et la police birmanes, sous les ordres du général Min Aung Hlaing. Ces exactions s’inscrivent dans la répression menée par les forces armées birmanes, la Tamadaw, contre les Rohingyas, causant 10 000 morts et forçant 700 000 personnes à fuir vers le Bangladesh.
Enquête en cours et visite au Bangladesh
Karim Khan s’est rendu cette semaine dans les camps de réfugiés rohingyas à Cox’s Bazar, au Bangladesh, où il a confirmé que l’enquête se poursuivait. « D’autres mandats d’arrêt suivront », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée en ligne. Ces dernières années, les enquêteurs de la CPI ont collecté de nombreuses preuves, notamment des témoignages d’insiders – des repentis ou des personnes ayant une connaissance directe des rouages du pouvoir birman.
Des chances d’arrestation limitées
Les chances d’arrêter le général Min Aung Hlaing restent extrêmement faibles. Ce dernier voyage peu et ne se rend qu’en Chine ou en Russie, deux pays peu enclins à coopérer avec la CPI. De plus, la Birmanie n’a pas ratifié le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, ce qui complique davantage l’exécution d’un éventuel mandat d’arrêt. Certains États pourraient considérer qu’ils ne sont pas légalement obligés de procéder à son arrestation.
Réponse de la junte birmane
Mercredi, la junte birmane a réagi en rejetant catégoriquement l’autorité de la CPI. « La Birmanie n’a jamais reconnu les déclarations de la CPI, car nous ne sommes pas un État membre de cette institution », a déclaré son service d’information.
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