Tous les indicateurs concordent: le second trimestre 2020, en pleine pandémie de Covid-19, a été celui de tous les dangers pour l’économie thaïlandaise. La croissance du PIB au 2e trimestre s’est contractée de 12,2% en glissement annuel, la pire contraction économique depuis la crise de 1997.
Le constat est sans appel pour la Thaïlande: l’économie a souffert d’un arrêt économique à l’échelle du pays en avril et mai 2020. Une situation malheureusement en passe de perdurer malgré le taux de contamination très faible au Covid-19, compte tenu de la fermeture des frontières et du coma touristique actuel.
Baisse de la demande dans tous les domaines
Du côté de la demande, toutes les composantes à l’exception des dépenses publiques ont reculé en glissement annuel. Les exportations nettes de biens et de services ont été le principal facteur négatif de croissance. Si la balance commerciale thaïlandaise est restée excédentaire, la balance des services est devenue déficitaire pour la première fois depuis 2014, les dépenses des touristes étrangers ayant chuté de 91%. On note que le deuxième trimestre correspond en général à la basse saison pour le tourisme et le tourisme étranger avait représenté 9% du PIB au deuxième trimestre 2019, contre 12% de contribution pour l’ensemble de 2019.
Forte baisse de la consommation et de l’investissement
La consommation privée a fortement reculé de 6,6% en glissement annuel, contre 2,7% au premier trimestre. La consommation de biens durables a chuté de 30% en glissement annuel, l’effet revenu et l’incertitude mettant en suspens les dépenses importantes. La consommation de biens non durables a augmenté de 1,6% en glissement annuel. Les investissements privés ont chuté de 15% en glissement annuel. Seuls la consommation publique et les investissements publics ont augmenté respectivement de 1,4% et 12,5% avec l’amélioration des décaissements. Les variations de stocks ont diminué et ont contribué à -2% à la croissance.
Recul des services
Du côté de la production, la baisse a été généralisée. Les services ont reculé de 12,3% en glissement annuel, les services liés au tourisme, notamment les hôtels, les restaurants, les transports et les divertissements, ayant chuté de 40 à 50%. Le taux d’occupation au deuxième trimestre 2020 est tombé à un taux à un chiffre. Seuls les services financiers, de construction et immobiliers ont poursuivi leur croissance. Le secteur manufacturier a souffert d’une contraction de 14%, la demande extérieure et intérieure ayant fortement chuté. L’agriculture a chuté de 3,2% en glissement annuel, les principales cultures ayant souffert de la sécheresse.
Pas de tourisme étranger en 2020 ?
Tant qu’il n’y aura pas de vaccin efficace ou de percée médicale, il est peu probable que la Thaïlande soit en mesure d’ouvrir ses frontières pour accepter de manière significative les voyageurs étrangers en 2020. En conséquence, l’économie devrait continuer à fonctionner bien en dessous de sa capacité pour un certain nombre de personnes, mettant la pression sur les flux de trésorerie, la solvabilité, l’emploi et la qualité des actifs. Il peut y avoir un risque de baisse supplémentaire si la reprise du tourisme est repoussée davantage. Le Conseil national de développement économique et social (NESDC) a révisé ses prévisions de PIB pour 2020 de -5,5% à -7,3% à -7,8%, contre -9%. Les manifestations anti-gouvernementales pourraient également être ajoutées à la liste des incertitudes.
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