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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 15 au 22 décembre ?

Date de publication : 23/12/2024
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Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

Politique, Diplomatie

 

Le ministre birman des Affaires étrangères s’est rendu en Thaïlande cette semaine pour participer à une réunion régionale sur la sécurité frontalière. Ce rassemblement, qui a réuni des représentants de 6 pays, vise à renforcer la coopération contre la criminalité transfrontalière et à garantir la stabilité des zones frontalières. Cette initiative prend place dans le contexte du conflit interne en Birmanie, aggravé par le coup d’État militaire de 2021, qui a déclenché une grave crise humanitaire et politique.

 

Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a fermement condamné le détournement de l’aide humanitaire après la découverte de sacs de nourriture portant son logo dans une base de la police frontalière de la junte à Maungdaw, dans l’État d’Arakan. Cette condamnation fait suite à un rapport selon lequel les troupes de la junte auraient utilisé des sacs de riz du PAM pour construire des bunkers. Le PAM a rappelé que l’utilisation abusive de l’aide destinée aux populations les plus vulnérables est inacceptable. Cet incident survient six mois après que les troupes de la junte aient été accusées d’avoir pillé et incendié un entrepôt du PAM à Waisali, dans le même État. Le PAM a également souligné que la situation de la sécurité alimentaire en Birmanie se détériorait rapidement en raison du conflit, des chocs climatiques et du ralentissement économique. L’agence onusienne a réitéré son appel à toutes les parties en conflit à respecter le droit international et à protéger les installations humanitaires.

 

Face aux revers militaires dans l’État de Rakhine, Min Aung Hlaing a réorganisé son régime le 17 décembre en remplaçant le général Tin Aung San par le général Maung Maung Aye au poste de ministre de la Défense. Dans le cadre de cette réorganisation, le lieutenant-général Kyaw Swar Lin, fidèle allié de Min Aung Hlaing, a été promu chef de l’état-major général, prenant ainsi la place de Maung Maung Aye et devenant le numéro 3 du régime. Tin Aung San a été transféré à un poste symbolique de ministre auprès du Premier ministre, sans réel pouvoir d’action, Min Aung Hlaing étant lui-même le Premier ministre autoproclamé du régime. Maung Maung Aye, devenu chef de l’état-major général après le coup d’État de février 2021, a occupé ce rôle pendant quatre ans, malgré les tensions internes au sein de l’armée. Il a succédé à plusieurs généraux, dont Mya Tun Oo (actuel ministre des Communications et des Transports) et l’ex-chef de la marine Tin Aung San.

 

Le général Min Aung Hlaing a célébré le 77ème anniversaire de l’armée de l’air à la base aérienne de Meiktila dans la région de Mandalay. Lors de son discours, il a souligné le rôle crucial de la supériorité aérienne dans le conflit, affirmant qu’elle permet de dominer l’ennemi tout en renforçant le moral et les capacités de combat des troupes au sol. Malgré une utilisation intensive de l’aviation militaire, le régime n’a pas réussi à enrayer l’avancée des forces de résistance. Les frappes aériennes ont causé de nombreuses victimes civiles et détruit de nombreuses habitations. En quatre mois, de août à novembre, 237 civils ont été tués par des frappes aériennes.

 

Économie

 

Le conseil d’administration d’Etat a formé le 18 décembre 2024 les trois commissions suivantes : « Industrial Development Commission », « Electricity and Energy Development Commission » et « Agriculture and Livestock Development Commission ». Ces commissions auront pour objectif d’assurer le développement de ces secteurs. Elles seront composées par les ministres, et les vice-ministres concernés ainsi que le président de la chambre de commerce birmane. Le détail du programme de travail de ces commissions n’est pas encore connu à ce jour.

 

Les riziculteurs de l’État de Rakhine, en Birmanie, sont confrontés à une situation difficile, car ils peinent à vendre leur riz en raison du conflit qui sévit dans la région. Le régime militaire a bloqué les routes et les voies navigables, ce qui empêche les agriculteurs de transporter leur riz vers les marchés d’autres régions du pays. En outre, le commerce frontalier avec l’Inde et le Bangladesh a également été interrompu. Ce manque d’accès au marché a entraîné un surplus de riz, ce qui fait baisser les prix. Les agriculteurs doivent également faire face à des coûts de carburant élevés, ce qui les empêche de récolter leur riz. En conséquence, de nombreux agriculteurs luttent pour gagner leur vie et sont contraints de stocker leur riz, même s’ils ne disposent pas des installations nécessaires. La situation devrait s’aggraver dans les mois à venir, avec l’arrivée de la nouvelle récolte. La Banque mondiale a mis en garde contre l’aggravation de la crise économique en Birmanie, qui pourrait peser davantage sur les moyens de subsistance des riziculteurs.

 

Le régime militaire birman a formé le 17 décembre une Commission pour le développement de l’électricité et de l’énergie, promettant d’accélérer le développement du secteur énergétique du pays. Cependant, cette initiative a rapidement été contrecarrée par l’annonce de nouvelles coupures de courant à Rangoun, la capitale économique déjà plongée dans le noir depuis le coup d’État. Bien que l’électricité soit normalement fournie toute la nuit, le nouveau calendrier de coupures prévoit désormais des interruptions nocturnes. Les habitants craignent une aggravation de la situation énergétique pendant la saison chaude, lorsque les barrages hydroélectriques, principale source d’électricité du pays, auront moins d’eau. La criminalité, déjà un problème dans l’économie birmane en proie à la guerre, risque également de s’aggraver avec l’augmentation des coupures de courant. C’est l’ancien chef de la marine, l’amiral Tin Aung San qui a été nommé à la tête de cette nouvelle commission.

 

Le 17 décembre, le régime militaire birman a créé une Commission pour le développement de l’électricité et de l’énergie, annonçant son intention d’accélérer le développement du secteur énergétique. Toutefois, cette initiative a rapidement été mise à mal par la nouvelle des coupures de courant à Rangoun, la capitale économique, qui souffre déjà de pannes fréquentes depuis le coup d’État. Bien que l’électricité soit généralement fournie durant la nuit, un nouveau calendrier de coupures prévoit désormais des interruptions nocturnes. Les habitants redoutent que la situation énergétique se détériore davantage avec l’arrivée de la saison chaude, période où les barrages hydroélectriques, principale source d’énergie, seront à sec. La criminalité, déjà élevée dans un pays frappé par la guerre, pourrait aussi se multiplier avec l’aggravation des coupures. L’amiral Tin Aung San, ancien chef de la marine, a été nommé à la tête de cette commission.

 

Société/Répression/Conflit

 

L’Armée de libération nationale karen (KNLA) a annoncé le 15 décembre avoir repris le contrôle de Manerplaw, dans l’État Karen, un bastion historique qui abritait son quartier général il y a 30 ans. Cette victoire survient après plusieurs mois de combats acharnés contre l’armée birmane. Manerplaw, située sur la rivière Moei, avait été un centre clé de la résistance contre le régime militaire. Sa reconquête renforce la position stratégique de la KNLA dans sa lutte pour l’indépendance de l’État Karen. Les affrontements continuent dans la région, notamment le long de la route Kawkareik-Myawaddy, une voie de communication vitale.

 

Un tribunal du canton de Kamayut, à Rangoun, a annoncé le 19 décembre que la maison de la dirigeante civile emprisonnée Daw Aung San Suu Kyi serait mise en vente aux enchères le 5 février, avec un prix de départ réduit à 297 milliards de kyats. Cette propriété familiale historique, située au numéro 54 de l’avenue University dans le canton de Bahan, a déjà été mise aux enchères à deux reprises, mais n’a suscité aucune offre. Lors de la première vente, en mars, le prix plancher était de 315 milliards de kyats, avant d’être abaissé à 300 milliards de kyats (environ 92 millions de dollars) lors de la seconde vente en août. La maison est au cœur d’un conflit de propriété entre Daw Aung San Suu Kyi et son frère aîné, U Aung San Oo, citoyen américain vivant en Californie. Les ventes aux enchères ont été ordonnées suite à une décision de la Cour suprême en faveur du frère de l’icône de la démocratie, qui avait demandé la vente de la résidence et la répartition des fonds.

 

L’Armée d’Arakan (AA) a pris le 20 décembre le quartier général du Commandement Ouest du régime dans la ville d’Ann, en Arakan. Ce succès marque la deuxième défaite majeure pour l’armée du régime, après la prise en août du Commandement Nord-Est à Lashio, capitale de l’État Shan, par l’Alliance Fraternelle, dont l’AA fait partie. La chute d’Ann expose désormais la région de Magwe à de possibles attaques. Le porte-parole de l’AA a confirmé la capture du commandant adjoint et du chef d’état-major du Commandement Ouest. Depuis son offensive lancée en novembre, l’AA contrôle désormais 12 des 17 townships de l’État d’Arakan ainsi que le township de Paletwa dans l’État de Chin. Les combats se poursuivent à Gwa, dans le sud de l’État. La prise du Commandement Ouest constitue un coup sévère pour le régime militaire, renforçant considérablement la position de l’AA dans ce conflit avec les groupes armés d’opposition.

 

Min Aung Hlaing a récemment souligné, lors de la cérémonie de graduation des cadets des académies militaires et médicales, l’urgence de renforcer les troupes. Face à l’avancée de l’Armée d’Arakan (AA) dans l’État d’Arakan et à la perte de nombreux territoires au profit d’autres groupes de résistance, le régime se trouve confronté à une grave pénurie de soldats. Il a averti les nouveaux médecins militaires qu’ils pourraient être appelés à servir sur le front aux côtés des troupes d’infanterie, alors que l’AA se rapproche de la région d’Ayeyarwady, jusqu’alors relativement épargnée par le conflit.

 

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