La nouvelle bataille de la pandémie de Covid-19 est annoncée en Thaïlande et dans les pays voisins d’Asie du sud-est soumis aux mêmes strictes règles sanitaires: elle opposera bientôt, si rien n’est fait pour l’empêcher, les «farangs» de l’intérieur, de ceux qui sont restés coincés à l’extérieur du royaume. Pour les uns – s’ils ont des revenus assurés ou en provenance de l’étranger – le plaisir de vivre dans un pays débarrassé des touristes. Pour les autres, la frustration de ne pouvoir remettre les pieds dans l’ex royaume de Siam…
Réfléchissez bien: vous avez tous en tête des exemples. Que la vie est belle dans cette Thaïlande aux frontières fermées, où les plages ne sont pas bondées, où les prix baissent, où les centres commerciaux sont bien moins encombrés !
A l’étranger en revanche: l’accumulation des griefs contre les autorités thaïlandaises incapables de raisonner autrement qu’en termes de quarantaine et de verrouillage. Phuket parle d’accueillir à nouveau les touristes pour un mois minimum, avec quarantaine imposée. Koh Samui rêve de les équiper d’un bracelet électronique. Il ne fait décidément pas bon vouloir venir ces jours ci au pays du sourire .
La bataille des «farangs» est drôle pour celui qui la regarde à distance. Ceux de l’intérieur, s’ils ont des revenus garantis, se frottent les mains d’une telle aubaine, en lorgnant vers les prix de l’immobilier qui risquent de baisser, et en scrutant les opportunités touristiques domestiques bon marché.
Ceux de l’extérieur fulminent des formalités impossibles pour rentrer dans le pays où ils travaillent, ou d’être transformés en cobayes du tourisme à la mode Covid-19.
Et pendant ce temps-là, les Thaïlandais, eux, se demandent s’ils vont pouvoir longtemps tenir dans ce royaume devenu forteresse sanitaire, où le climat politique ressemble au ciel de cette époque de moussons: troublé par de lourds nuages qu’il sera difficile de dissiper.
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